Le ministère de l’Intérieur sanctionne 110 agents d’autorité

Le ministre de l'Intérieur Abdelouafi Laftit.

Le ministre de l'Intérieur Abdelouafi Laftit. . DR

Revue de presseKiosque360. Quelques heures seulement après avoir reçu les instructions royales relatives à l’instauration de nouveaux profils d’agents d’autorité, le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftif, a procédé, vendredi 22 juin, à un vaste mouvement de sanctions, de mutations et de promotions.

Le 22/06/2018 à 22h30

Il n’a pas fallu longtemps au ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, pour mettre à exécution les instructions royales relatives à la rationalisation des ressources humaines chez les agents d’autorité et l’assujettissement de la responsabilité à la reddition des comptes.

Dans un communiqué publié vendredi 22 juin, le ministère de l’Intérieur annonce qu’il a traduit 110 agents devant les conseils de discipline compétents. Il s’est ensuivi le limogeage de 25 hauts fonctionnaires dont un wali et 5 gouverneurs et le déchargement de 25 autres de leurs responsabilités en tant qu’agents d’autorité, dont un gouverneur. Le ministère a par ailleurs dégradé 29 fonctionnaires et infligé des blâmes à 21 agents ainsi que des avertissements à 14 autres.

Le communiqué du ministère de l’Intérieur ajoute que ces décisions ont été prises suite «aux hautes Instructions royales pour prendre les mesures nécessaires en vue d'une meilleure efficacité et une rationalisation exemplaire des ressources humaines parmi le corps des agents d'autorité, et ce à travers la consécration des critères de compétence et de mérite dans la nomination aux postes de responsabilité au sein de ce corps ainsi que l’application du principe constitutionnel de reddition des comptes».

Ceci étant, le ministère ne s’est pas contenté de sanctionner ceux qui ont failli à leur mission. Il a aussi promu 212 agents méritants après leur avoir fait passer un examen oral devant une commission composée de walis et de gouverneurs. C’est ce que rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du samedi 23 juin, qui précise que c’est la première fois que cette procédure de promotion a été généralisée aux agents d’autorité. Ce qui a permis à 22 pachas et chefs d’arrondissement d’être promus aux postes de secrétaires généraux, à 163 caïds de passer aux grades de pachas et chefs d’arrondissement et à 27 khalifas d’occuper la fonction de caïd.

En parallèle, le ministère a procédé à un vaste mouvement de mutations qui a concerné 1574 personnes dont 38% exercent dans les administrations territoriales et qui ont passé quatre ans ou plus à leur poste. Le ministère de l’Intérieur explique que ces mutations visent à concilier les fonctions avec les compétences, remplir les postes vacants suite au départ à la retraite des fonctionnaires ou à répondre aux demandes des agents relatives à leurs situations sociale et sanitaire. En parallèle, 114 nouveaux cadres lauréats de l’Institut royal de l’administration territoriale ont été affectés à plusieurs postes.

Le département de l’Intérieur annonce qu’il compte appliquer une approche efficace dans la gestion des ressources humaines qui respecte vigoureusement les critères de la compétence, du mérite et de l’égalité des chances dans l’octroi des postes de responsabilité.

D’un autre côté, Saad-Eddine El Othmani a incité les ministres, lors d’un conseil de gouvernement, à généraliser l’initiative du roi Mohammed VI de rationnaliser les ressources humaines dans tous les départements. Il a, en outre, mis l’accent sur la nécessité d’activer les procédures, les lois et les décrets pour mettre fin à toutes formes d’anarchie, de corruption et autre complaisance dans les nominations à des postes de responsabilité.

Selon Mustapha El Khalfi, porte-parole du gouvernement, Saad-Eddine El Othmani avait auparavant adressé un communiqué à tous les ministères leur demandant d’envoyer tous les rapports réalisés par leurs inspections générales respectives à la primature. D’ailleurs, un groupe de travail a été créé pour étudier ces rapports et prendre les décisions qui s’imposent, qu’elles soient disciplinaires ou judiciaires. Le chef de gouvernement a d’ailleurs demandé aux ministres d’activer les inspections générales qui relèvent de leurs départements et d’être réactifs aux dossiers soulevés par la presse nationale afin d’aviser la primature sur leurs tenants et aboutissants.

Par Hassan Benadad
Le 22/06/2018 à 22h30