Le gouvernement menace les auteurs des appels au boycott de poursuites

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Les récents appels au boycott étaient au cœur des travaux du Conseil de gouvernement de ce jeudi 10 mai. Et, grande première, l'Exécutif met en garde leurs auteurs, avançant en cela l'option de poursuites judiciaires.

Le 10/05/2018 à 14h46

Relativement passif jusqu'ici sur la question, le gouvernement semble se saisir plus sérieusement de la menace que représentent les récents appels au boycott visant trois sociétés au Maroc. Le sujet était au cœur des travaux du Conseil de gouvernement de ce jeudi 10 mai. Et, première, l'Exécutif met en garde les auteurs de ces appels, avançant en cela l'option de poursuites judiciaires. Le gouvernement a rappelé que la divulgation de fausses informations est sévèrement punie par la loi. Il a même pris la décision "d'introduire des amendements à la loi" pour inclure des peines à l'encontre de ceux qui utilisent les réseaux sociaux pour diffuser de fausses informations.

Un des produits particulièrement visés par ces appels est le lait. Lors de cette réunion, le gouvernement a indiqué que pour le moment, la collecte du lait auprès de 460.000 agriculteurs, dont 120.000 fournisseurs agissant pour le compte de la société visée par le boycott, n'a pas été affectée. Le gouvernement a tenu à informer le public que la marge des bénéfices de la société en question, à savoir Centrale Danone, pour chaque litre ne dépasse guère 20 centimes. Et "depuis 2013, le prix du lait n'a connu aucune hausse", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi.

Le gouvernement a en outre mis en garde contre les préjudices et pertes qui affecteraient le secteur du lait au Maroc. "Le Royaume a fait des efforts depuis des décennies pour assurer une autosuffisance à 96% dans ce domaine", a-t-il souligné. Le ministre a précisé que "l'appel de ce boycott est dénué de tout fondement, car il se base sur de fausses considérations". 

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 10/05/2018 à 14h46