Lors de la rencontre de dimanche dernier, organisée par les présidents des communes relevant du Parti de la justice et du développement, Saâd-Eddine El Othmani a fait un exposé politique, en puisant dans la terminologie psychiatrique qu’il a l’habitude de manier en traitant les malades qui fréquentent son cabinet médical.
Dans son édition de ce mardi 30 avril, le quotidien Assabah écrit qu’El Othmani a qualifié certains hommes politiques, qu’il ne nomme pas, de «schizophrènes» car, selon lui, «ils sont tout en contradictions du moment que leurs actes ne reflètent jamais leurs discours, et manquent de mêmes valeurs dans l’action politique». Ces derniers seraient coupables, à ses yeux, de retarder, voire de faire sciemment obstruction aux chantiers de réforme et de développement que son gouvernement est en train de piloter, tout en osant l’accuser d’avoir lamentablement échoué dans la résolution des problèmes économiques et sociaux qui se posent au pays.
Puisant cette fois-ci dans la terminologie politique bien d’ici, El Othmani a zappé celle de la jungle, chère à son prédécesseur immédiat qui aimait qualifier ses adversaires politiques de «crocodiles» et autres «scorpions». Il a préféré emprunter à Abderrahmane Youssoufi, ex-Premier ministre USFPiste, le qualificatif de «poches de résistance» qui auraient mis des bâtons dans les roues des deux gouvernements d’alternance (1998-2000 et 2000-2002).
De son côté, le quotidien Al Akhbar du 30 avril rapporte que, lors de la même rencontre de dimanche dernier, El Othmani a reconnu que de fortes contradictions étaient aussi le lot de certains membres du parti qu’il dirige. Il a ainsi fustigé les critiques acerbes, régulièrement décochées à l’adresse des membres du «clan des ministres du PJD» par leurs adversaires internes du «clan Benkirane». A l’image du dernier clash qui a opposé le ministre d’Etat Mustapha Ramid et Amina Maelainine, écartée du bureau de la Chambre des représentants à cause de son récent «dévoilement» à Paris. El Othmani a même affirmé que les attaques frontales et blessantes, émanant des «schizophrènes» du PJD et qui visent aussi les «alliés» du PJD au sein de l’Exécutif, sont derrière la zizanie semée en permanence dans les rangs de la majorité gouvernementale.