Rappelez-vous : Pas plus tard que le 9 octobre dernier, Le360 rapportait que le Maroc projetait de mettre en place un embryon d’industrie militaire nationale. Le projet était en effet ébruité par plusieurs sites spécialisés dans les questions de Défense, dont Info-Défense, révélant que de hauts gradés des Forces armées royales ont approché leurs homologues espagnols pour leur demander une coopération dans la fabrication d’avions de transport militaire.
Aujourd’hui, des indices concrets émergent à la faveur d’une nouvelle donne qui promet de faire du Maroc un producteur d’armement qui aura son mot à dire en matière d’industrie de Défense. Pas plus tard qu’hier mercredi, une rencontre a réuni à Rabat le Général de corps d’armée, inspecteur général des Forces armées royales, et Muhammad Ben Abdallah Al Ayesh, vice-ministre saoudien de la Défense.
Le communiqué conjoint diffusé à l’issue de cette rencontre, ne laisse pas de place au doute. «La visite de travail de la délégation saoudienne, a été marquée par la signature d’un accord de coopération militaire et technique entre les FAR et les Forces Armées de l’Arabie Saoudite … L’accord signé entre les deux pays couvre les domaines de la formation, l’industrie de défense, le soutien logistique, le transfert de l’expertise militaire…»
Vous avez bien lu: l’accord de coopération militaire couvre l’industrie de Défense, le soutien logistique et, last but not least, le transfert de l’expertise militaire.
C’est un secret de polichinelle: l’Arabie saoudite a souvent apporté un soutien financier au Maroc pour l’acquisition d’armement auprès des industriels de Défense. Maintenant, la donne a changé et Riyad se dirige vers le financement de la mise en place d’un embryon d’industrie militaire au Maroc.
Pourquoi aujourd’hui et pas hier? Vous l’auriez sans doute remarqué: le Maroc a concentré ses efforts ces dernières années sur l’attraction de grands industriels d’armement de notoriété internationale. De grands groupes ayant une division Défense sont déjà implantés au Maroc tels Bombardier, Airbus, Safran et bientôt en 2016 le géant français Thales spécialisé notamment dans la fabrication de satellites et de défense anti-aérienne.
De ce point de vue-là, le Maroc peut donc se prévaloir d’avoir déjà posé les bases d’une industrie militaire qui répondra aux besoins de ses trois armées de l’air, terre et navale.
D’après nos sources, et au-delà de la coopération avec le voisin du nord, l’Espagne, pour la fabrication d’avions de transport militaire, le Maroc aurait approché la France pour la mise en place d’une industrie militaire navale et les Etats-Unis pour la construction de véhicules blindés légers et des véhicules de transport de troupes.
Une tendance confirmée dernièrement par l’Institut Strategic defense Intelligence (SDI), qui révélait que «pas moins de 220 milliards de dirhams seront débloqués par le royaume, sur une période de quatre ans (2015-2019), afin de renforcer les capacités dissuasives des Forces armées royales».
La mise en place d’une industrie militaire, combinée au professionnalisme connu et reconnu des Forces armées royales, permettra certainement au royaume d’occuper une place de leader à l’échelle non seulement régionale ou continentale mais aussi et surtout internationale.