Lancement de la 23ème campagne nationale de lutte contre la violence à l’égard des femmes

23ème campagne nationale pour l’arrêt des violences faites aux femmes, à Rabat le 25 novembre 2025. (Y.Mannan/Le360)

À Rabat, le lancement de la 23ème campagne nationale de lutte contre la violence à l’égard des femmes remet au centre du débat public la question de l’égalité juridique et de la non-discrimination. Ministres, institutions et partenaires onusiens appellent à un diagnostic sans complaisance des législations encore discriminatoires et à une mobilisation nationale pour l’autonomisation des femmes.

Le 25/11/2025 à 19h11

La 23ème édition de la campagne nationale de lutte contre la violence à l’égard des femmes a été lancée ce mardi à Rabat en présence de plusieurs ministres, sous le thème d’une «Harmonisation de la législation avec les principes d’égalité et de non-discrimination».

Cette campagne, organisée du 25 novembre au 10 décembre 2025 par le ministère de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille, est menée en partenariat avec les secrétariats d’État du Commerce extérieur et de l’Artisanat ainsi qu’avec le Fonds des Nations unies pour la population (UNFP).

Dans une allocution, la ministre déléguée de la Solidarité, de l’Insertion et de la Famille, Naïma Ben Yahya, a précisé que l’objectif de cette campagne vise à répertorier les types de discriminations contre les femmes encore en vigueur dans les législations nationales et à ouvrir un large débat public allant dans le sens d’une législation plus équitable. La ministre a observé que «malgré les acquis réalisés par le Maroc en matière de réformes juridiques et institutionnelles en faveur des femmes, la situation actuelle nécessite l’ouverture d’un débat public plus large sur les manifestations de discrimination juridique, qui affectent encore négativement les droits de la femme».

Pour sa part, le secrétaire d’État chargé du Commerce, Omar Hjira, l’un des signataires d’un accord de partenariat avec Naïma Ben Yahya, a affirmé que la convention met en relief les femmes qui travaillent dans les secteurs des entreprises et de l’artisanat. Selon lui, la violence exercée contre les femmes «n’est pas seulement une violence physique. Elle ne doit pas être combattue uniquement par la législation, mais aussi par des campagnes de sensibilisation».

L’important, a-t-il ajouté, c’est «l’autonomisation économique des femmes». Il s’agit, a dit Omar Hjira, de leur offrir les moyens «d’être indépendantes, de disposer d’un revenu stable, et de jouir des mêmes droits que les hommes pour accéder aux marchés mondiaux, à travers le programme de commerce extérieur, principalement destiné à soutenir les exportations, en particulier dans le domaine de l’économie sociale et solidaire».

En plaçant l’égalité juridique et l’autonomisation économique au cœur de cette 23ème campagne, les autorités espèrent transformer la lutte contre les violences faites aux femmes en un chantier collectif durable, capable d’ancrer dans les pratiques les principes que le Maroc inscrit déjà dans ses réformes. Une ambition qui ne pourra se concrétiser qu’avec un engagement continu de toutes les parties prenantes.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Mannan
Le 25/11/2025 à 19h11