Dans une scène surréaliste, Lahcen Daoudi, ministre chargé des Affaires générales et de la gouvernance, a sorti de sa poche un paquet de sucre granulé et l’a versé sur le sol de la salle plénière, à la Chambre des représentants. Le ministre a cherché, par ce geste, à exprimer le refus du gouvernement de continuer à subventionner le sucre, explique le journal Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du mercredi 17 janvier. Lahcen Daoudi regrette, en effet, que ce type de sucre consommé dans les hôtels et les restaurants de luxe bénéficie aujourd’hui encore de l’aide de la caisse de compensation. «Il s'agit là d'un péché qui ne touche aucun autre secteur. L’aide ne bénéficie pas aux pauvres, mais à ceux qui investissent dans des hôtels 5 étoiles et dans de grandes entreprises», a-t-il déclaré.
Al Massae, qui revient sur la même scène dans son édition de ce mercredi, indique que Lahcen Daoudi a réitéré, au Parlement, le geste qu’il avait eu lors d’un direct transmis sur sa page Facebook. Il a rappelé, pour expliquer son geste, que le petit sachet de sucre granulé n’existait pas dans les régions montagneuses et les villages, mais dans les hôtels. Pour étayer son argumentaire, le ministre a ajouté que les Marocains consommaient plutôt le pain de sucre. Et ce devant une assistance de parlementaires médusés de la façon avec laquelle Daoudi cherchait à les convaincre de la nécessité de lever la subvention sur le sucre.
Pour Al Massae, Daoudi insinue indirectement que le prix du sucre augmentera prochainement. Il demande ainsi aux parlementaires de «soutenir le gouvernement dans cette démarche, puisque 70% du budget des subventions ne bénéficie pas à la bonne cible». «Vous ne devrez pas protester si, demain, nous augmentons le prix du sucre. Il faut que vous applaudissiez une telle décision», a-t-il dit, en effet, aux parlementaires.
Le journal Al Akhbar, qui se penche également sur le passage de Lahcen Daoudi au Parlement, indique que le ministre a également évoqué la subvention du gaz butane suite à une question de Abdellah Bouanou, parlementaire du PJD. Ce dernier estime que le gouvernement doit lever la subvention sur le gaz butane et libéraliser la structure des prix. «Cela ne pourra se faire qu’à partir de 2020 pour ne pas impacter les classes moyenne et pauvre», lui a répondu le ministre, tout en acquiesçant à l'idée.