La vérité sur la fermeture des lieux où se réunissait secrètement la Jamaâ d’Al Adl

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Revue de presseKiosque360. Répondant aux allégations des dirigeants d’Al Adl Wal Ihssane, qui affirment que des habitations privées ont été «mises sous scellés», les autorités administratives clarifient les choses. Des réunions secrètes et autres pratiques illégales sont derrière la fermeture de ces lieux.

Le 14/02/2019 à 21h05

Extrémisme religieux et anarchie vont évidemment de pair. La preuve par la Jamaâ d’Al Adl Wal Ihssane qui, en plus d’être un «parti» (ou une association) non reconnu, passe outre toutes les lois du royaume qui régissent l'organisation du champ politique et encadrent le culte religieux. Ainsi, les trois maisons fermées récemment à Casablanca, Agadir et Kénitra, appartenaient bien à des membres d’Al Adl, mais n’étaient pas seulement à usage d’habitation.

Dans son édition de ce vendredi 15 février, Al Ahdath Al Maghribia rapporte qu’une source administrative haut placée lui a fourni toutes les données relatives à cette affaire. En premier lieu, le quotidien précise qu’il s’agit d’une simple fermeture de locaux et non d’une mise sous scellés. La nuance est de taille, car déposer les scellés sur la devanture d’un local est une procédure qui ne peut se faire qu’en vertu d’une décision judiciaire en bonne et due forme. Or, dans le cas d’espèce, il s’agit d’une décision administrative, prise par les autorités territoriales en vertu de leurs compétences légales pour le maintien de l’ordre et la sécurité publics.

Ainsi, et contrairement aux allégations d’un communiqué d’Al Adl Wal Ihssane qui explique ces fermetures par une «vengeance» contre la Jamaâ, qui serait également «victime d’une interdiction sélective», la source d’Al Ahdath explique que des réunions non autorisées, voire secrètes, sont derrière la fermeture desdits locaux.

En second lieu, ces locaux fermés n’étaient pas à usage d’habitation, comme le prétendent leurs usagers, puisque leur plan architectural d’origine a été modifié, en violation des règles d’urbanisme, en vue d’en faire des salles de réunion pour certains et des lieux de prières pour d’autres. Or, puisque les salles de réunion et les mosquées existent dans toutes les villes du royaume, pourquoi la Jamaâ ne les a-elle pas utilisées? Et même si une réunion avait été refusée à cette association illégale, elle aurait dû au moins faire les démarches légales contre refus.

Al Ahdath revient également sur cette affaire, cette fois-ci dans un éditorial où elle prend à revers le guide spirituel de la Jamaâ, dont les ouailles veillent toujours à ce qu’il s’exprime a minima et à travers des mots forts et bien choisis. Or, suite à la fermeture es salles de prières et de réunion illégalement érigées, Mohamed Abbadi, le successeur d'Abdeslam Yassine, a fait un gros lapsus, selon Al Ahdath, en qualifiant les récentes fermetures administratives de «mises sous scellés de logements». Un mensonge de plus pour victimiser et donner un visage pacifique à une «association marginale, connue pour les idées obscurantistes qu’elle professe, la violence qu’elle prône et qui sert de terreau d’éclosion à de nombreux terroristes», conclut Al Ahdath.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 14/02/2019 à 21h05