La TVA empêche les Marocains d’accéder aux médicaments

Des médicaments.

Des médicaments. . Freepik

Revue de presseKiosque360. Le rapport de la commission de travail thématique sur la sécurité sanitaire a relevé plusieurs dysfonctionnements dans le domaine de la santé et a pointé du doigt le taux élevé d’imposition des médicaments. Cet article est une revue de presse du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 21/07/2022 à 22h00

La commission de travail thématique sur la sécurité sanitaire a présenté, mardi dernier lors d’une séance publique à la chambre des conseillers, son rapport sur les médicaments, la santé mentale et la médecine de l’addiction. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du vendredi 22 juillet, que le rapport indique que sur 7.394 médicaments validés, 4.896 sont taxés au taux de 7% en matière de TVA. Il s’avère que cette taxe constitue une lourde charge pour le consommateur, à faible pouvoir d’achat, qui l’empêche d’accéder aux médicaments. D’autant plus qu’il supporte une part importante de ses dépenses de santé en raison de l’absence de couverture médicale ou faute de remboursement de certaines prestations sanitaires.

Il faut savoir que les médicaments sont exonérés de la TVA en Arabie Saoudite et qu’ils sont taxés en France, au Portugal et en Belgique respectivement à 4, 5 et 6%. Abordant ce sujet, le rapport souligne que l’institution parlementaire a approuvé une mesure fiscale, via la loi de Finances de 2022, visant à baisser les droits d’importation de 40 à 2,5% appliqués au Metformine hydrochloride. Ce produit est une préparation pharmaceutique destinée à fabriquer des médicaments pour le traitement du diabète de type 2. Sauf que cette baisse du taux de la TVA ne s’est pas répercutée sur le prix des médicaments prescrits pour les diabétiques.

Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia souligne que le rapport de la commission thématique a évoqué la problématique de la santé mentale au Maroc. Le document s’est référé à un rapport du conseil de la concurrence qui avait signalé la désuétude de l’arsenal juridique régissant le domaine de la santé mentale. Les équipements des centres hospitaliers sont vieillissants, en panne ou ne correspondent pas à la nature des maladies, sans oublier le nombre de lits, qui ne dépasse pas 2.356 unités soit 6,2 lits pour 100.000 habitants. Évoquant la médecine de l’addiction, le rapport de la commission parlementaire souligne qu’il existe 18 centres spécialisés dans ce domaine repartis sur trois CHU et 15 centres provinciaux.

Le document pointe du doigt un grand déficit en ressources humaines dans le domaine de la santé mentale, le Maroc ne comptant que 120 psychiatres dans la fonction publique et 120 dans le secteur privé. Intervenant lors de la discussion du rapport de la commission thématique, le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, a indiqué que le Maroc ambitionne d’atteindre l’autosuffisance dans le domaine des médicaments et des équipements des laboratoires. Pour ce faire, ajoute-il, l’Institut national d’hygiène a conclu des accords de partenariat avec l’université Mohammed VI Polytechnique et certains hôpitaux afin de développer et fabriquer des produits utilisés dans les laboratoires.

Par Hassan Benadad
Le 21/07/2022 à 22h00