Justice: l'ex-ministre Habib Choubani rattrapé par sa gestion de la région de Draâ-Tafilalet

El Habib Choubani.

El Habib Choubani. . DR

Revue de presseKiosque360. L’ancien ministre chargé des relations avec le Parlement et la société civile vient de faire l’objet d’une enquête judiciaire ouverte suite à une plainte déposée il y a deux ans. L’affaire est aujourd’hui devant le Parquet.

Le 13/01/2021 à 20h05

Le président de la région Draâ-Tafilalet, l’une des deux régions présidées par le PJD, vient de faire l’objet d’une enquête menée par la brigade de la police judiciaire chargée des crimes financiers à Fès. L’ex-ministre est poursuivi pour mauvaise gestion, dilapidation des biens publics, et est impliqué dans des affaires d’attribution de marchés publics portant sur plusieurs dizaines de millions de dirhams, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du jeudi 14 janvier.

L’enquête menée par la brigade régionale de la police judiciaire chargée des crimes financiers ayant donc été bouclée, l’affaire dans laquelle est poursuivi Habib Choubani et d'autres élus du Conseil régional est maintenant devant le substitut du procureur général du roi près la Cour d’appel de Fès, précise le quotidien. La BRPJ relevant de la préfecture de police de Fès avait ouvert, il y a plusieurs mois, une enquête sur de présumées «malversations financières» concernant de nombreux marchés publics lancés par le Conseil régional de Draâ-Tafilalet, rappelle le quotidien. Les investigations ont été lancées suite à une plainte déposée à ce propos devant le Parquet près la Cour d’appel de Fès, précise Assabah.

Durant l’enquête préliminaire, la police judiciaire a entendu le président de la région ainsi que certains de ses adjoints, dont un ancien député islamiste qui vient de perdre les élections partielles organisées, il y a quelques jours, à Errachidia. D’après le quotidien, le président de la région et ses adjoints auraient gonflé des factures de transport scolaire, des indemnités de déplacement et des frais de restauration, entre autres. Une plainte a donc été déposée par l’opposition au sein du Conseil régional devant le Parquet, lequel a ordonné l’ouverture d’une enquête dont la BRPJ a été chargée immédiatement après. C’était il y a deux ans, le 15 janvier 2018 plus précisément.

La plainte déposée par les membres de l’opposition parle également de subventions indues que le président et ses adjoints auraient versées de manière détournée, en les maquillant en frais de transport, à une association sportive. Les enquêteurs se sont également intéressés à deux marchés portant sur l'acquisition de 150 véhicules de transport scolaire pour plus de 60 millions de dirhams attribués dans des conditions contestées. L’affaire a d’ailleurs suscité beaucoup de remous et les adversaires politiques du président de la région l’ont accusé d’en avoir tiré profit sur le plan électoral.

Autres faits reprochés au président de la région: la violation des procédures. La passation des deux marchés d’acquisition de véhicules de transport scolaire est non conforme à la loi, puisqu’il s’agit d’une attribution du Conseil provincial. Le transport scolaire en milieu rural étant, bien entendu, du ressort des Conseils provinciaux et préfectoraux. Le président et le bureau dirigeant du Conseil régional auraient, en outre, cumulé les erreurs au niveau de l’écriture comptable au moment de l’élaboration du budget de la région, ce qui lui a valu d’être rejeté à plusieurs reprises par l’autorité de tutelle.

Par Amyne Asmlal
Le 13/01/2021 à 20h05