Guerguerate: les contrebandiers s’activent à la frontière maroco-mauritanienne

Le360

Revue de presseKiosque360. Des dizaines de camions chargés de divers produits de contrebande stationnent actuellement dans le no man’s land dit Kandahar entre le Maroc et la Mauritanie. Ils y attendent une hypothétique entrée en territoire marocain à moindres frais.

Le 09/07/2018 à 23h21

Les usagers de la route reliant le Maroc à la Mauritanie font état, ces derniers jours, d’une interminable file de camions stationnés, du côté mauritanien, à quelques encablures du poste frontière de Guerguerate.

Selon le quotidien Al Ahdath Al Maghribia de ce mardi 10 juillet, ces camions en provenance de la Mauritanie et, pour la plupart, de pays subsahariens, transportent des produits de contrebande destinés au marché marocain. Plutôt que de passer directement avec leurs cargaisons, au risque de se faire confondre par les scanners et payer de lourdes taxes, les contrebandiers laissent leurs camions en stationnement sur le territoire mauritanien, et se rendent chez les douaniers et gendarmes marocains pour déclarer ouvertement leurs produits et négocier un droit de passage au rabais.

Cette méthode est d’autant plus judicieuse pour ces contrebandiers qu’une grosse cargaison de téléphones portables, made in China, vient d’être saisie par les douanes marocaines à Guerguerate, alors qu’elle était soigneusement cachée dans une semi-remorque immatriculée en Mauritanie, et habituée à faire une navette quinzomadaire entre Casablanca et Nouakchott. Ces milliers de téléphones ont été confisqués et entreposés à Dakhla, en attendant que le propriétaire s’acquitte des taxes afférentes, sinon l’affaire sera soumise à la justice. Mais le journal croit savoir que des interventions et des pressions sont en cours pour trouver un accord à l’amiable concernant ces 8300 smartphones.

Pour Al Ahdath, la présence de dizaines de camions pleins à craquer de marchandises en attente d’entrée au Maroc, conjuguée à l’affaire des smartphones qui défraie la chronique à Dakhla sont symptomatiques de la grande pression «corruptive» qui pèse sur les douaniers et gendarmes marocains en service au poste-frontière de Guerguerate.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 09/07/2018 à 23h21