Genève: l’ONU déterre le dossier des Marocains expulsés d’Algérie en 1975

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Revue de presseKiosque360. L’Algérie est rattrapée par l’expulsion, massive et arbitraire, de dizaines de milliers de Marocains en 1975. Un groupe de travail de l’ONU vient de tenir des séances de travail à ce sujet, à Genève. Les détails.

Le 30/04/2018 à 21h04

Du 9 au 20 avril, Genève a abrité les travaux de la 28ème assemblée du Comité de protection des droits des travailleurs migrants et des membres de leur famille.Dans sa livraison de ce mardi 1er mai, Al Akhbar souligne que cette assemblée générale a permis de rouvrir le douloureux dossier des familles marocaines expulsées d’Algérie au lendemain de la Marche verte, en 1975.La publication affirme que l’Association de défense des Marocains expulsés arbitrairement d’Algérie a exposé au Comité onusien plusieurs cas de disparition sur le sol algérien, durant cette période.

A cette rencontre, l’Algérie a dépêché une délégation de plusieurs hauts responsables civils et sécuritaires pour essayer d’absorber le choc. Mais cela n’a pas suffi à convaincre la communauté internationale. Car, en plus des cas des Marocains expulsés par le régime d’Alger en 1975, il a été question du traitement réservé par le voisin de l’Est aux migrants en général. «Le rapport de l’Algérie a péché en plongeant dans les généralités et en occultant les réels problèmes auxquels font face les travailleurs immigrés et les membres de leur famille», rapporte ainsi Al Akhbar qui cite ses sources sur place.

En clair, Alger a de nouveau choisi la politique de la fuite en avant en faisant référence à l’immensité de ses frontières, qui rendrait très difficile tout contrôle effectif des flux de migrants.Mais cela ne semble pas avoir convaincu le comité onusien, à en croire Al Akhbar qui affirme que la question des Marocains expulsés d’Algérie sera abordée une nouvelle fois au mois de septembre prochain. Sauf que, à cette date, l’Algérie sera dos au mur: elle devra dévoiler, devant les experts de l’ONU, ce qu’elle avait prévu pour régler ce dossier et ce qu’elle prévoit de faire pour revoir sa politique migratoire.

Au lendemain de la Marche verte, des dizaines de milliers de Marocains avaient été emmenés à la frontière, manu militari, pour être expulsés vers le Maroc. Les expulsés ont perdu leurs biens, mais il y a plus grave: des familles mixtes maroco-algériennes ont subi le grave préjudice d’une séparation forcée.

Par Moncef El Fassi
Le 30/04/2018 à 21h04