C’est l’un des chantiers sociaux les plus stratégiques qu’aura lancé le Maroc, ces dernières années. Pourtant, il n’est pas sûr que l’actuel Exécutif réussisse à le mener à bien. C’est en tout cas ce que pense l’opposition qui doute clairement des capacités du gouvernement El Othmani à gérer le chantier de la généralisation de la protection sociale.
C’est Al Ahdath Al Maghribia qui rapporte l’information dans son numéro du mercredi 12 mai. La même source ajoute que l’opposition, en s’adressant directement à Saâd-Eddine El Othmani, considère que l’échec du gouvernement actuel, ainsi que de celui qui l’a précédé, dans la gestion du chantier de la protection sociale, a été mis à nu par les retombées de la crise sanitaire. Pour les détracteurs de l’Exécutif, ce dernier s’est jusque-là contenté de solutions de bricolage qui n’ont pas porté leurs fruits. Pire encore, le manque de cohésion entre les différentes parties prenantes dans ce dossier n’a eu pour conséquence que l’exclusion d’une grande partie de la population de la protection sociale.
Pour rappel, Saâd-Eddine El Othmani est passé devant les députés en ce début de semaine, à l’occasion de la séance mensuelle de politique générale à la Chambre des représentants. Elle était consacrée, cette fois-ci, aux « mesures gouvernementales pour activer le chantier de la généralisation de la protection sociale». C’est lors de cette intervention que les députés de l’opposition ont remis en cause la capacité du gouvernement à réussir ce chantier. Pourtant, selon certains de ces députés, le contexte social que vit le pays actuellement exige que le Maroc relève ce défi de la protection sociale en faisant preuve de sagesse et de clairvoyance.
Dans la même lignée, ajoute le journal, le député Adil El Bitar du PAM considère que la pandémie de la Covid-19 a révélé au grand jour la fragilité de notre système de santé dans le volet lié à la couverture sociale, mais aussi au niveau des autres aspects liés à l’offre proposée au citoyen. Il s’agit par exemple, selon le député, des problèmes que connaît le secteur au niveau de ses ressources humaines. En tout, près de 100.000 personnes manquent à l’effectif nécessaire pour le bon fonctionnement du secteur, dont des médecins, mais aussi des infirmiers. En même temps, la situation de ceux qui travaillent actuellement dans le secteur est pointée du doigt, le député de l’opposition appelant El Othmani à améliorer le cadre de travail du personnel au lieu de chercher à recruter une main-d’œuvre étrangère. De cette manière, le Maroc pourrait peut-être espérer mettre un terme à la fuite des cadres de la santé à l’étranger pour améliorer leurs conditions de travail et de vie.
En face, rapporte Al Ahdath Al Maghribia, Saâd-Eddine El Othmani a répondu aux critiques de l’opposition, affirmant que le chantier de la généralisation de la couverture sociale était tellement grand qu’il ne devrait pas se limiter au mandat d’un seul Exécutif. Il a, en outre, sorti la carte de la mobilisation générale que nécessite la réussite de ce projet. Dans ce cadre, le chef du gouvernement a appelé à mettre de côté les calculs politiques et à donner la priorité à l’intérêt général des citoyens.