Fatima-Zahra Mansouri: La dame de fer de Marrakech

Brahim Taougar - Le360

Revue de presseKiosque360. Première femme au Maroc à présider un conseil de ville, Fatima-Zahra Mansouri, a suivi les traces de son père, grand commis de l’Etat. Avocate de formation, politicienne par la force de ses convictions, son parcours regorge de petits secrets.

Le 02/12/2014 à 22h45

Le nom de Fatima-Zahra Mansouri restera à jamais gravé dans les annales de l’histoire politique du Maroc comme celui de la première femme élue maire. Le 12 juin 2009, elle fêtait sa victoire électorale, le cœur lourd. Le même jour, son père Abderrahmane Mansouri, ancien Pacha de la ville ocre, ex-ambassadeur du Maroc aux Emirats Arabes unis, était décédé. La coïncidence du scrutin avec la perte de son père et mentor politique attirera à Fatima-Zahra Mansouri beaucoup de compassion, d’autant plus qu’elle n’était pas rompue à la politique, révèle Al Akhbar dans sa dernière page dans la rubrique « Cinq secrets que vous ne savez pas sur… »

Tel père, telle fille

En raison de l’appartenance de son père à la région de Rhamna, il était normal qu’elle soit recrutée, attirée et soutenu par le Parti Authenticité et modernité (PAM), dirigé à l’époque par l’ami du Souverain, Fouad Ali El Himma. Son entrée dans l’arène politique couronnée de succès au départ, n’allait pas tarder à lui montrer les écueils de la pratique quotidienne et à plein temps du pouvoir. A chaque fois que des dissensions, des luttes ou des différends commençaient à perturber le paysage communal, elle s’empressait de présenter sa démission. A chaque fois, elle menaçait de partir. En joignant le geste à la parole, elle déposa plusieurs fois sa démission sur le bureau du Wali. Sa ténacité a, par ailleurs, poussé plusieurs élus, partisans et détracteurs de la ville à déposer leurs démissions, qu’elle accepta.

Une grande adversité au conseil

Une situation qui reflète le manque de concorde au sein du conseil de la ville. Une fois, elle s’opposa au limogeage d’un élu du PJD dont la tête était réclamée par les membres du conseil. Une attitude qui lui valut une offre en bonne et due forme d’Abdelilah Benkirane, leader du PJD d’intégrer son parti. La proposition lui a été formulée par un membre du PJD à Marrakech. Une offre déclinée par Fatima-Zahra Mansouri.

Des opposants, la maire de Marrakech n’en rencontre pas seulement au Conseil de la ville, mais aussi au sein de sa famille. Plusieurs membres ont choisi d’intégrer le parti de l’Union constitutionnelle, dont son oncle Azeddine Mansouri, une des grandes figures de cette riche famille. Il n’est pas le seul. D’autres membres ont intégré ce parti dont certains sont devenus des députés, comme Sabah Mansouri, une des premières à rallier l’Union constitutionnelle.

Avocate de formation, Fatima-Zahra Mansour n’a jamais porté la robe noire, ni présenté de plaidoiries. Après un stage au sein du cabinet du bâtonnier Naciri à Casablanca, elle a travaillé peu de temps en tant que conseillère pour le même cabinet. Personnellement, elle tenait à devenir notaire. Cependant, la robe noire semble de plus en séduire la maire de Marrakech qui a acquis un local au-dessus d’une galerie commerciale dans la ville ocre. Née en 1976, Fatima-Zahra Mansouri a réussi, contre vents et marées, à imprimer son empreinte à la gestion des affaires locales.

Par Amine Haddadi
Le 02/12/2014 à 22h45