Essaouira: un super-élu, son 4x4 et l’âne surgi de nulle part

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Revue de presseKiosque360. Le président du conseil provincial d’Essaouira s’est permis d’acheter deux voitures de luxe coûtant 800.000 dirhams. Face à l’indignation des élus, il a affirmé que l’ancienne voiture était hors d’usage. Mais un âne l’a obligé à ressortir son vieux 4x4.

Le 23/10/2019 à 21h13

Les scandales touchant le conseil provincial d’Essaouira s’accumulent, notamment concernant les dépenses de l’argent public et l’absence de gouvernance dans la gestion des marchés et des acquisitions. La dernière bourde en date s’ajoute au lourd passif du président du conseil qui s’est permis d’acheter deux voitures de luxe pour le prix de 800.000 dirhams. Une voiture lui était destinée, tandis que l’autre a été offerte à sa secrétaire, qui a été promue directrice des services communaux. Le président PAMiste a justifié cette acquisition par le fait que l’ancienne voiture de service, devenue inutilisable, était bonne pour la casse. Mais un accident viendra démentir les propos de ce responsable.

Lors d’une sortie en voiture dans la banlieue d’Essaouira en compagnie de la directrice des services communaux, le président a, en effet, provoqué un accident en heurtant un âne. Heureusement, il n’y a pas eu de dégâts corporels. Mais la voiture de luxe est vraiment devenue inutilisable. Du coup, et comme par miracle, la vieille voiture de service, que le président disait s’apprêter à envoyer à la ferraille, a refait son apparition. Le président a été acculé à la sortir du garage pour se déplacer, en attendant que sa voiture de luxe soit réparée aux frais des contribuables.

Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du jeudi 24 octobre, que le président fait profil bas en roulant dans une voiture qu’il avait immobilisée en prétendant qu’elle était hors d’usage. D’autant qu’il s’est déplacé avec cette même voiture à Marrakech pour assister à un séminaire sur la gestion des communes. Les membres de la commune d’Essaouira n’ont pas caché leur mécontentement face à cet énième dérapage de leur président. Ils avaient adressé, un mois auparavant, une lettre au ministre de l’Intérieur pour lui demander d’ouvrir une enquête sur les violations manifestes commises dans la gestion de la ville. Là aussi, le hasard a bien fait les choses puisqu’une commission de l’inspection générale du ministère de l’Intérieur était, depuis quelques jours, à Essaouira pour auditer les comptes dudit conseil. 

Les élus en ont profité pour dénoncer leur président en évoquant l’achat de la voiture de luxe, l’accident, l’âne et le recours à la vieille voiture qui roule bien. Les enquêtrices de l’inspection générale de l’administration territoriale ont demandé au président les détails du marché de l’acquisition des deux voitures. Elles ont également réclamé d’autres dossiers, mais ont eu du mal à les avoir puisque le président et la directrice des services communaux ont préféré se déplacer à Marrakech pour assister à un séminaire. Les élus y ont vu un moyen de fuir ce contrôle, sachant que le président et sa collaboratrice détiennent tous les dossiers susceptibles d’être visités par l’Inspection du ministère de l’intérieur.

Par Hassan Benadad
Le 23/10/2019 à 21h13