Elections: Louardi met les médecins en garde contre le business des campagnes de circoncision

Houcine El Ouardi, ministre de la Santé. 

Houcine El Ouardi, ministre de la Santé.  . DR

Revue de presseKiosque360. A l’approche des élections, une circulaire, signée par le ministre de la Santé, Elhoussaine Louardi, interdit aux médecins de prendre part à toute circoncision qui ne serait pas réalisée en milieu hospitalier.

Le 25/04/2016 à 20h52

Elhoussaine Louardi, ministre de la Santé, a barré la route aux intermédiaires qui font de la circoncision des enfants, à l'approche des échéances électorales, un véritable business. Sa cible première: «Ceux qui profitent de la pauvreté des citoyens pour organiser des campagnes de circoncision improvisées dont les conséquences sont souvent néfastes sur la santé des enfants», précise Assabah dans son édition de ce mardi 26 avril.

Dans une circulaire interne qualifiée de sévère, le ministre met en garde les médecins du privé et du public contre de telles pratiques, surtout celles ne respectant pas les normes spécifiées dans l’article 12 de la loi cadre 09-34 relative au système de santé et à l’offre de soins.Les Directions des différents établissements de santé, les Centre hospitaliers universitaires et les dispensaires ont reçu la circulaire mi-avril. Enregistré sous la référence 34 IG 2016, le document est censé être distribué à l’ensemble des médecins privés et publics pour une exécution immédiate et totale de son contenu.

Le ministre rappelle, dans ce document, qu’il détient des informations certifiées selon lesquelles les circoncisions, à travers le royaume, se déroulent dans des conditions qui n’ont rien à voir avec un exercice légal de la médecine. «Les environnements dans lesquels se pratiquent ces opérations ne remplissent souvent pas les conditions d'hygiène et de sécurité les plus simples», rapporte le journal.Pire, ces interventions sont réalisées par du personnel non qualifié, parfois n’ayant aucun lien avec la profession. «Les organisateurs de ces campagnes font souvent appel à des imams de mosquées, comme c’est le cas dans le monde rural, en l’absence du moindre suivi», poursuit le ministre.

Ces pratiques conduisent, souligne encore Louardi, à des complications que les enfants payent de leur santé. Troubles de la circulation sanguine, complications infectieuses ou post-anesthétiques et problèmes au niveau des articulations font partie des principaux dysfonctionnements relevés. Sans parler de la mutilation et de ses effets psychologiques immédiats et à long terme sur l’enfant.C’est pourquoi le ministre de la Santé appelle l’ensemble du corps médical à se conformer aux exigences de la loi cadre et à pratiquer ces opérations exclusivement en milieu hospitalier.

Par Abdelhafid Lagzouli
Le 25/04/2016 à 20h52