El Othmani: “La corruption bouffe 7% du PIB marocain”

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Revue de presseKiosque360. Pour le chef du gouvernement, Saad-Eddine El Othmani, ce ne sont pas les ressources qui manquent au Maroc, mais leur redistribution est tout simplement faussée par la corruption. C’est en combattant vigoureusement ce phénomène que le Maroc peut réussir son développement.

Le 30/07/2018 à 23h03

Samedi dernier, l’Association des ingénieurs relevant du Parti de la justice et du développement (PJD) a organisé une journée d’étude sur le modèle de développement au Maroc. Prenant la parole à cette occasion, le SG du PJD et chef du gouvernement, Saad-Eddine El Othman, a pointé du doigt les phénomènes de la corruption et de la bureaucratie de l’administration, qualifiés de principaux obstacles au développement du Maroc.

Il a ainsi estimé, selon des propos rapportés par le quotidien Assabah de ce mardi 31 juillet, que la non-harmonisation de la gestion des politiques publiques entre différents ministères fait perdre beaucoup d’énergie et d’argent au pays. Elle empêche du même coup la réalisation de la justice sociale tout en élargissant le fossé des inégalités socio-économiques entre différentes régions du Royaume.

Mais selon El Othmani, c’est surtout la corruption qui constitue le principal obstacle au développement du Maroc dans la mesure où quelque 7% du PIB partent chaque année en fumée, ce qui équivaut, d'après lui, à la valeur de 150 hôpitaux et 300 écoles. Pire, il a estimé que cette corruption est présente dans tous les secteurs de l’administration publique, et particulièrement ceux qui sont censés veiller à l’application stricte des lois: police, gendarmerie, justice…

Tout cela explique, selon El Othmani, le faible niveau du taux de croissance annuelle de l’économie marocaine qui est en moyenne de 4,1%. Cela est certainement mieux qu’une récession, mais ce taux reste insuffisant pour résorber le chômage des jeunes et opérer le développement socio-économique dans les régions qui accusent d’importants retards.

Cependant, le chef du gouvernement a précisé que le développement doit être aussi perçu à travers sa facette immatérielle car les coutumes civilisationnelles et culturelles sont aussi porteuses de valeurs humaines indispensables à tout développement. Un bon diagnostic en somme, mais le mieux serait de concrétiser tout cela sur le terrain.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 30/07/2018 à 23h03