El Khalfi: le gouvernement de Jettou a eu recours à la privatisation avant nous

Mustapha El Khalfi, porte-parole du gouvernement.

Mustapha El Khalfi, porte-parole du gouvernement. . Le360

Revue de presseKiosque360. Le gouvernement tient à rassurer quant à ses capacités à rembourser ses dettes. Quant à la privatisation, il affirme que les gouvernements El Youssoufi et Jettou en ont tiré dix fois plus que ce que celui d’El Othmani en attend.

Le 26/10/2018 à 21h35

Le ministère des Finances maîtrise bien son travail et n’exagère pas lors de la prise des décisions qui engagent les finances du pays. C’est ainsi que le porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, a répondu implicitement aux critiques adressées dernièrement à l’équipe d’El Othmani par le wali de Bank Al-Maghrib et par le premier président de la Cour des comptes. Les deux responsables ont en effet constaté que le gouvernement s’est un peu trop laissé aller sur le déficit budgétaire et sur la dette publique, rapporte le quotidien Assabah dans son numéro du week-end des 27 et 28 octobre.

Selon le porte-parole du gouvernement, pour maintenir le déficit à 3,7% le gouvernement n’a d’autres choix que de s’endetter. De ce fait, les critiques de Bank Al-Maghrib et de la Cour des comptes auraient été acceptables si le gouvernement s’endettait pour payer les salaires des fonctionnaires. L’argent emprunté ne va pas non plus être injecté dans le budget de fonctionnement de l’Etat, insiste El Khalfi.

De même, précise le ministre répondant à une question d’Assabah lors du point de presse hebdomadaire tenu jeudi dernier, la dette publique du trésor «représente à peine 65% du PIB». Pour lui, il n’y a donc pas lieu de s’inquiéter sur les équilibres macroéconomiques de l’Etat. Et pour répondre aux interrogations de Driss Jettou, premier président de la Cour des comptes, qui doute des capacités du gouvernement à ramener ce taux à 60% d’ici 2021, El Khalfi se montre plutôt confiant, assurant que l’Exécutif conduit par le PJD est tout à fait capable de relever le défi.

Par ailleurs, écrit Assabah, tout en considérant comme légitimes les inquiétudes des responsables des deux institutions, le porte-parole du gouvernement a tenu à préciser que «sans la dette contractée par les établissements publics, qui sont au nombre de six, le Maroc n’aurait pas avancé». Le ministre a d’ailleurs tenu à rappeler qu’il s’agit de l’ONEE, de l’ONCF, de l’OCP, de l’Agence spéciale Tanger Med (TMSA), de l’Agence marocaine de l’énergie solaire et de la Société des autoroutes du Maroc.

Sur un autre registre, poursuit le journal, le ministre El Khalfi assure que si le gouvernement El Othmani compte faire appel à la privatisation, «ce n’est pas parce que les caisses de l’Etat sont vides». Ce n’est d’ailleurs pas la première fois, insiste-t-il, que l’Exécutif a recours à ce genre d’opération. Les gouvernements précédents, a-t-il rappelé, ont réalisé pas moins de 120 opérations de privatisation ou d’ouverture de capitaux d’entreprises publiques. Lesquelles opérations, a-t-il ajouté, ont permis au gouvernement El Youssoufi, par exemple, d’engranger quelque 24 milliards de DH, et pour le gouvernement de Jettou le double, soit 48 milliards de DH. Les deux gouvernements ayant totalisé 72 milliards de DH de profits de privatisations. 

Quant aux gouvernements suivants, les opérations qu’ils ont réalisées ne leur ont fait gagner qu’entre 6 et 7,9 milliards de DH. C’est approximativement ce montant, précise le ministre, que le gouvernement El Othmani escompte des opérations qu’il compte bien mener. Ce faisant, El Khalfi tient surtout à minimiser le degré des craintes qui accompagnent ces opérations de privatisation et d’endettement, conclut le journal. 

Par Amyne Asmlal
Le 26/10/2018 à 21h35