Le ministre de la Justice, Mustapha Ramid, a dénoncé mercredi dans une déclaration à Le360, la fermeture des écoles coraniques du salafiste Mohamed El Maghraoui. Il s'agit d'une décision prise récemment par le ministère des Affaires islamiques sur la base de la non-conformité à la loi de l’enseignement fondamental. "J'aurais souhaité que cette décision ne soit pas prise. Il s’agit maintenant d’une erreur", indique le ministre PJDiste. Et d'ajouter : "je souhaite que les choses reviennent à la normale afin que les écoles coraniques puissent jouer leur rôle d’avant-garde".
Benkirane garde le silence
Abdelilah Benkirane, chef du gouvernement, apparemment gêné par ce qui est arrivé à son ami El Maghraoui, garde pour le moment le silence sur cette affaire. C’est le chef du groupe des islamistes du PJD à la Chambre des députés, Abdellah Bouanou qui a été le premier PJDiste à réagir publiquement mercredi dans le quotidien Akhbar Al Youm. Il a dénoncé cette mesure en interpellant le chef du gouvernement.
Les liens d’affinités du salafiste Mohamed El Maghraoui avec le PJD sont connues. Lors des élections législatives de 2011, le salafiste avait donné des consignes de vote en faveur du parti de la lampe. En 2007, il avait créé un scandale en autorisant dans une fatwa honteuse le mariage avec des fillettes de 9 ans. Cet avis religieux avait provoqué un tollé.
El Maghraoui avait échappé de justesse à la justice. Un mandat de recherche et d’arrêt à son encontre avait été lancé à cette époque par les autorités marocaines, rappellent les observateurs. Après cinq ans d’exil, le salafiste est revenu d’Arabie saoudite pour retrouver son domicile à Marrakech et pour renforcer l’implantation de son système d’écoles coraniques. Selon Mustapha Ramid, les positions de ce salafiste sont "modérées". No comment!