Des rapports sécuritaires mettent en garde contre les incursions de polisariens en France

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Revue de presseKiosque360. Au moins 3.000 polisariens sont installés illégalement à Bordeaux et ses environs. Ils ont pu traverser les frontières franco-espagnoles dans la clandestinité et avec la complicité de militants d’extrême gauche.

Le 20/06/2018 à 21h45

Quelque 3.000 polisariens se sont infiltrés à Bordeaux, en France. Ils ont traversé clandestinement les frontières franco-espagnoles et une partie de l’Ouest de la France pour rejoindre cette ville où ils vivent en toute illégalité, rapporte le quotidien Assabah dans sa livraison du jeudi 21 juin. Ce mouvement massif de clandestins originaires des camps de Tindouf n’est pas sans avoir attiré l’attention des services français de sécurité, ajoute le journal.

En effet, indique le quotidien, des rapports sécuritaires ont tiré la sonnette d’alarme, mettant en garde contre l'augmentation inquiétante des demandes d’asile politique émanant de polisariens arrivés illégalement à Bordeaux durant ces deux dernières années. Cette émigration clandestine, en France, de polisariens qui sont passés par le Pays Basque espagnol, a été encouragée par les conditions de vie difficiles dans les camps de Tindouf, suite à la baisse des aides financières et alimentaires envoyées au Polisario par des organismes internationaux.

Cela dit, explique le journal qui cite des sources sécuritaires françaises, le danger de cette émigration ne réside pas dans ses implications économiques et sociales, mais dans le risque d’appartenance de ces polisariens à des milieux jihadistes. Ce qui est encore plus étonnant et inquiétant, pour les services de sécurité français, c’est que ces milliers de clandestins sont installés dans des camps aménagés, dont le plus important est celui de Saint-Jean. Et ce au vu et au su des services communaux qui ont choisi de fermer les yeux.

Cette infiltration des éléments du Polisario, avance le journal, serait organisée par des militants des mouvements communistes et d’extrême gauche et aurait touché plusieurs villes du Sud-Ouest de la France. Naturellement, souligne le quotidien, les autorités françaises ont immédiatement vu clair dans le jeu du Polisario. Celui-ci a recouru à ce stratagème consistant à envoyer des émigrés clandestins en grand nombre en France et à les répartir sur tout le territoire pour tenter ensuite, grâce à leur activisme, d'infléchir la position française sur la question du Sahara.

Par ailleurs, affirme Assabah en citant l’AFP, la police française a arrêté, lundi dernier, un groupe de 41 Sahraouis soupçonnés d’avoir touché indûment des allocations de demandeur d’asile en France, alors qu’ils bénéficiaient déjà du statut de réfugié en Espagne. L’arrestation de ces polisariens par la police des frontières intervient dans le cadre d’une enquête lancée, en janvier 2017, sur une opération d’escroquerie organisée.

D’après le quotidien, qui cite la même source, cette opération porte sur des montants estimés à plus de 200.000 euros, au préjudice de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii) de Bordeaux. En outre, depuis 2017, les enquêteurs ont comptabilisé 750 passages groupés de Sahraouis à travers les frontières vers la France, ce qui représenterait 3.000 personnes ayant ainsi profité d’une grande faille administrative permettant aux détenteurs du droit d’asile en Espagne de ne pas être identifiés en tant que tels en France.

Par Amyne Asmlal
Le 20/06/2018 à 21h45