Des parlementaires et des professionnels demandent l’ouverture d’une enquête sur le marché parallèle des carburants

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Revue de presseDes parlementaires et des professionnels du secteur des carburants dénoncent l’existence d’un marché noir et appellent le ministère de tutelle à ouvrir une enquête sur ces pratiques anticoncurrentielles. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 27/02/2023 à 19h52

Les professionnels du secteur des carburants se plaignent de l’apparition d’un marché noir des produits pétroliers qui ne cesse de se développer en dehors des canaux légaux. Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du mardi 28 février, que les professionnels imputent la responsabilité de la prolifération de ce phénomène et de l’anarchie qui sévit dans ce secteur à la ministre de la Transition énergétique, accusée de n’avoir pas activé les décrets d’application de la loi sur les hydrocarbures. Des sources avisées indiquent que le phénomène des entrepôts clandestins des produits pétroliers et leur écoulement sur le marché noir fait subir à la trésorerie du royaume des pertes considérables en recettes fiscales. De grandes quantités de ces produits pétroliers de contrebande, dont l’origine est inconnue, sont introduites sur le territoire national via les ports, avec des documents d’importation falsifiés.

Le président du groupe parlementaire du PPS à la Chambre des représentants, Rachid Hamouni, a, dans une question écrite, demandé à la ministre de la Transition énergétique, Leila Benali, d’ouvrir «une enquête sur ce sujet, car les propriétaires des stations-service, les professionnels et les citoyens se plaignent de ces pratiques anticoncurrentielles auxquelles se livrent des réseaux qui vendent des produits pétroliers en dehors des chaînes et des canaux légaux. Ces réseaux s’approvisionnent chez des distributeurs en carburants qu’ils revendent directement à des professionnels ou à des automobilistes, violant ainsi toutes les règles de sécurité et de concurrence».

Le quotidien Al Akhbar souligne que le député du PPS a ajouté que ces réseaux possédaient des dépôts clandestins à partir desquels ils distribuent le gazole et l’essence, engrangeant ainsi des bénéfices qui varient entre 0,5 et 1 dirham par litre. Face à ces pratiques anticoncurrentielles, la Fédération nationale des propriétaires, commerçants et gérants de stations-service (FNPCGSM) avait, par le passé, alerté le ministère de tutelle sur ce phénomène et réclamé le renforcement du contrôle des camions qui transportent les produits pétroliers au niveau des axes routiers. Dans un communiqué, la FNPCGSM avait mis l’accent sur la prolifération des intermédiaires et des intrus qui écoulent sur le marché noir près de 50% des carburants consommés sur le marché local.

Le Conseil de la concurrence avait également mis en garde contre ces pratiques qui perturbent l’équilibre du secteur en raison des marges bénéficiaires élevées des sociétés de distribution. Certaines compagnies fournissent des carburants à certains intermédiaires à des prix inférieurs à ceux facturés dans les stations-service. Et ces intermédiaires les revendent à des professionnels du transport et des propriétaires d’entrepôts clandestins.

Par Hassan Banadad
Le 27/02/2023 à 19h52