Des leaders de partis menacés par le séisme politique

Driss Jettou, président de la Cour des comptes. 

Driss Jettou, président de la Cour des comptes.  . Dr

Revue de presseKiosque360. Driss Jettou prépare plusieurs rapports accablants sur des hommes politiques soupçonnés d'avoir utilisé l'argent public pour s'enrichir.

Le 19/12/2017 à 20h57

Des patrons et leaders de partis politiques retiennent leur souffle. Le séisme politique qui a fait tomber des ministres, des secrétaires généraux et des gouverneurs, pourrait en effet les toucher à leur tour. Le journal Assabah révèle ainsi, dans son édition du 20 décembre, que l’institution dirigée par Driss Jettou s’apprête à publier cinq nouveaux rapports accablants, suite à des enquêtes sur l'utilisation de l’argent public.

Le premier rapport concerne l’utilisation des subventions accordées par l’État pour aider au financement de la campagne électorale au titre des élections communales du 4 septembre 2015. Le deuxième audit est relatif aux dépenses réalisées par les candidats pour le financement de leur campagne. Un autre rapport est réservé aux résultats de l’audit des finances des partis politiques au titre des subventions étatiques accordées, en 2016, pour soutenir leur fonctionnement et l’organisation de leur congrès. Les deux derniers rapports de cette série réservée aux partis politiques concernent le scrutin du 7 octobre.

Ces enquêtes s'inscrivent dans le cadre du travail engagé par Driss Jettou, à la demande du souverain. En effet, le roi Mohammed VI avait exigé du premier président de la Cour des comptes d’appliquer les dispositions de la Constitution en ce qui concerne la reddition des comptes.

À en croire les sources citées par Assabah, ces fameux rapports pourraient faire tomber plusieurs leaders de partis politiques qui, ayant bénéficié de deniers publics, les auraient utilisés pour leur enrichissement personnel. Dans le collimateur de la Cour des comptes, une dizaine de personnes qui n’ont pas utilisé l’argent public à bon escient et ont accumulé, en quelques années seulement, une fortune exubérante dont l’origine est inconnue ou pour laquelle ils n’ont pu fournir toutes les justifications, notamment pour le patrimoine accumulé à l’étranger.

La Cour des comptes a traqué les avoirs des politiques marocains en France, en Belgique, en Espagne, aux États-Unis, au Canada, au Luxembourg et même dans certains pays de l’Europe de l’Est. 

Par Fayza Senhaji
Le 19/12/2017 à 20h57