Décompensation du gaz et du sucre: El Othmani dévoile ses projets

Saâd Eddine El Othmani, chef du gouvernement et secrétaire général du PJD.

Saâd Eddine El Othmani, chef du gouvernement et secrétaire général du PJD. . DR

Revue de presseKiosque360. A partir de 2020, l’Etat ne subventionnera plus le gaz butane. La décompensation du sucre est, quant à elle, déjà en marche: une hausse de 30 centimes par mois est à prévoir sur le lingot et le sucre granulé. Le volume de la farine subventionnée a été limité à 6 millions de quintaux.

Le 24/01/2018 à 20h07

Le gouvernement n’envisage pas de décompenser le gaz butane dans l’immédiat. C’est une décision qui sera prise dans deux ans, à partir de 2020, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, qui cite le chef du gouvernement dans son édition du jeudi 25 janvier. Les scénarios, élaborés par l’Exécutif pour la décompensation de cette denrée de première nécessité, ont d'ailleurs connu plusieurs modifications.

Mais une chose est sûre, affirme Saâd-Eddine El Othmani, la réforme du système de compensation est inévitable. Les études et les analyses ont démontré l'existence de plusieurs dysfonctionnements, dont l'instabilité de l’enveloppe financière de compensation, en raison de la hausse des prix des produits subventionnés sur les marchés internationaux et l’augmentation de la demande. De plus, ajoute-t-il, le butane subventionné profite plus aux riches qu’aux familles défavorisées.

Le chef du gouvernement, qui intervenait, lundi, devant la première Chambre, a rappelé que la réforme du secteur des hydrocarbures avait été initiée de manière progressive en 2013. Elle s'est soldée par la libéralisation définitive du secteur en décembre 2015. Selon El Othmani, cette réforme aurait contribué à une réduction de plus de 70% des fonds de compensation dans le budget de l’État. Le budget alloué à la compensation n’a d’ailleurs pas dépassé 10 milliards de dirhams en 2016. Il a été de 12 milliards de dirhams en 2017 et a été fixé à 13 milliards de dirhams en 2018.

Le gouvernement, note Al Ahdath Al Maghribia, compte poursuivre cette politique en décompensant progressivement les produits encore subventionnés par l’Etat. C’est que la réforme du système de compensation est une réforme structurelle, précise le chef du gouvernement. Elle vise à réaliser la justice sociale et à canaliser les ressources financières publiques pour soutenir l’investissement et les programmes sociaux et, éventuellement, accorder des aides directes aux couches les plus défavorisées.

Ainsi, ajoute le quotidien, l’Exécutif planche actuellement, dans le cadre d’un partenariat avec la Banque mondiale, sur l’élaboration d’un registre social unifié. Cette opération, qui a démarré l’année dernière, devrait encore se poursuivre l’année prochaine. Cela dit, indique pour sa part le quotidien Assabah qui cite, également, le chef du gouvernement dans sa livraison du jeudi 25 janvier, en poursuivant sa politique de réforme de la caisse de compensation, l’Exécutif ne respecte pas les directives de la Banque mondiale. 

De même, ajoute Assabah, avec l’élaboration du registre social unifié (RSU), le gouvernement ne compte pas non plus mettre en place un programme de charité, comme il n’a pas l’intention de rationner les produits de première nécessité en distribuant des «bons de rationnement» aux nécessiteux. Le RSU, précise le chef du gouvernement, cité par Assabah, est un projet informatique visant à cibler les bénéficiaires des programmes sociaux dans le cadre de l'accompagnement des procédures de réforme globale du régime de compensation. Le quotidien précise, par ailleurs, que le gouvernement démarrera la décompensation du sucre, en lingots et en semoule, à raison de 30 centimes par mois. Quant au volume de la farine subventionnée, il vient d’être réduit à 6 millions de quintaux, au lieu de 9 millions auparavant.

Par Amyne Asmlal
Le 24/01/2018 à 20h07