Craintes autour du décès du chef du Polisario: Alger tremble

Brahim Ghali, patron du Polisario.

Brahim Ghali, patron du Polisario. . DR

Son état de santé étant au plus bas, Brahim Ghali sera transféré ce samedi dans un hôpital à Alger. Le régime du voisin de l’Est craint le pire.

Le 15/09/2018 à 13h27

A Alger, la mobilisation de la présidence et des services de renseignement est à son paroxysme. Et pour cause, l’état de santé de Brahim Ghali, le chef du Polisario et soi-disant président de la pseudo-Rasd s’est brusquement détérioré ce samedi 15 septembre. Au point qu’il sera transféré d’un instant à l’autre dans un hôpital à Alger où il sera pris en charge par les mêmes présidence et services, tout à la fois.

A Alger, l’inquiétude est grande face à la perspective d'une disparition de l’homme de paille du régime dans l’affaire du Sahara. Celle-ci viendrait éparpiller toutes les cartes que joue l’Algérie sur ce registre et une relève prête à prendre le relais n’étant pas en vue.

La maladie de Ghali a été plusieurs fois pointée du doigt par ses opposants au sein du Front. Il s’agit d’une hépatite C (VHC) ayant atteint un stade très avancé et qui s’est déjà traduite par une cirrhose du foie. Les informations sur son inaptitude physique avaient fleuri au lendemain de son élection à la tête du Front.

Brahim Ghali a été "élu" secrétaire général du Front Polisario, mais aussi président de la proclamée Rasd en juillet 2016. Ceci avec le score stalinien de 93,16% des voix exprimées. Brahim Ghali a alors remplacé Mohamed Abdelaziz, mort le 31 mai de la même année des suites d’une longue maladie.

Brahim Ghali est loin d’être le seul dont l’Etat de santé vacille dangereusement. Son «patron», le président algérien Abdelaziz Bouteflika, est tout aussi entre la vie et la mort et ce, depuis son accident vasculaire cérébral (AVC) en 2013. Depuis cette date, ses apparitions sont rares, même si le régime veut absolument le maintenir vivant et en action. Officiellement justifié comme faisant partie des contrôles de santé réguliers qu’il subit, son transfert fin août dernier obéit à d’autres considérations. De source sûre, nous apprenons que le véritable objectif de ce déplacement est de doper le président et lui redonner un minimum de locution et de motricité. Le tout, dans la perspective de deux dates importantes.

La première est la visite prévue à Alger, le prochain lundi 17 septembre, de la chancelière allemande Angela Merkel. Il est naturellement question d'une rencontre entre les deux chefs d'Etat. Partenaire économique de premier ordre, Berlin est aussi le plus important fournisseur d’armes à l’Algérie à l’échelle mondiale. On se souvient qu’en février 2017, un déplacement de Merkel dans ce pays avait dû être annulé à la dernière minute en raison d'une «bronchite aiguë» du président algérien Abdelaziz Bouteflika, 81 ans. La seconde est la candidature quasi-certaine du président algérien en vue d’un cinquième mandat…et qu’il devra présenter lui-même. Sinon, ce sera la fausse note de trop. 

Par Tarik Qattab
Le 15/09/2018 à 13h27