Coopération maroco-espagnole: ce qu’il faut savoir sur les accords signés lors de la 13ème Réunion de haut niveau

Lors de la 13ème Réunion de haut niveau entre le Maroc et l’Espagne, tenue ce jeudi 4 décembre à Madrid.

La 13ème Réunion de haut niveau entre le Maroc et l’Espagne, tenue ce jeudi 4 décembre à Madrid, s’est conclue par une salve d’accords qui donne un nouveau souffle au partenariat entre les deux Royaumes. Les détails.

Le 04/12/2025 à 16h44

La 13ème Réunion de haut niveau entre le Maroc et l’Espagne, tenue ce jeudi 4 décembre, s’est soldée par la signature de 14 accords et MoU et par une déclaration conjointe.

Selon un communiqué de La Moncloa, le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, a rencontré le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, avec qui il a longuement échangé sur «l’excellent moment que traversent les relations entre les deux pays».

Pedro Sánchez a insisté sur un élément devenu central dans la relation maroco-espagnole, à savoir la force des liens humains qui unissent les deux sociétés. La communauté marocaine reste la première communauté étrangère en Espagne et, surtout, la première population affiliée à la Sécurité sociale, avec quelque 335.000 cotisants, «un exemple de la façon dont la coopération se traduit par une prospérité partagée».

Cette conviction s’est traduite par l’adoption d’une déclaration commune qui fixe les priorités du nouveau cycle bilatéral. Les deux gouvernements affirment leur volonté de renforcer le dialogue politique et de travailler ensemble dans des domaines où les enjeux sont désormais lourds, qu’il s’agisse de la modernisation des administrations publiques, de la transformation numérique, de l’éducation, de la gestion des risques naturels, du développement durable ou de l’égalité. La déclaration pose les bases d’une relation qui se veut plus lisible, plus cohérente et ouverte sur les défis du futur.

Sur le plan économique, Pedro Sánchez a rappelé que l’Espagne demeure le premier partenaire commercial du Maroc depuis 2012. Une position que confirment les échanges croisés et l’appétit des milieux d’affaires qui se sont retrouvés la veille lors d’un forum économique tenu mercredi 3 décembre. Le chef de l’exécutif espagnol a souligné la détermination des entreprises marocaines et espagnoles à approfondir encore leurs liens. Il a également encouragé les opérateurs des deux pays à anticiper les perspectives offertes par l’organisation de la Coupe du monde 2030, un événement qui pourrait devenir un accélérateur de projets conjoints.

Les quatorze accords signés (dont un accord administratif international, onze protocoles d’accord et deux déclarations d’intention) donnent une ampleur nouvelle à cette dynamique. Ils couvrent des domaines variés, mais convergent vers un même objectif, consolider un partenariat moderne, structuré et capable de produire des résultats concrets.

La modernisation administrative occupe une place importante dans cet ensemble. Plusieurs mémorandums ont été paraphés, chacun venant compléter un dispositif déjà dense. L’un porte sur la coopération fiscale, avec pour objectif d’accélérer la digitalisation des services et de fluidifier les échanges entre les administrations des deux rives. Un autre facilite désormais l’envoi et la réception électronique des demandes de coopération, un mécanisme qui devrait réduire les délais et améliorer la coordination.

La prolongation du mémorandum relatif à la protection sociale et à la Sécurité sociale, très attendu, garantira pour sa part la poursuite de l’échange d’expertise technique et l’adaptation continue des mécanismes administratifs. À cela s’ajoute un accord dédié au patrimoine documentaire, assorti d’une déclaration d’intention qui ouvre la voie à un travail commun sur la production numérique des textes législatifs et réglementaires, ainsi que sur leur diffusion dans des formats modernisés.

Le volet sportif, culturel et éducatif n’a pas été en reste. Madrid et Rabat ont signé un nouvel accord administratif qui actualise la coopération éducative dans les établissements espagnols au Maroc. Le texte revoit les modalités de participation des enseignants, clarifie les critères de sélection, précise les règles de fonctionnement et met en place des outils de coordination et de suivi plus efficaces.

Dans la continuité, un protocole portant sur le sport est venu formaliser une collaboration plus structurée. Il prévoit des formations conjointes, le partage d’expertise, la coorganisation d’événements et un travail renforcé sur la protection des athlètes. Un comité de suivi se réunira chaque année, signe que les deux pays envisagent désormais le sport non seulement comme un espace de coopération technique, mais aussi comme un vecteur d’inclusion et un terrain d’innovation partagé.

La montée des discours de haine et de la désinformation était également au menu des discussions. C’est ainsi qu’un mémorandum destiné à renforcer la coopération dans la prévention et la réponse face à ces dérives qui se propagent sur les réseaux sociaux a été acté. L’objectif est de défendre la cohésion sociale et de lutter plus efficacement contre les messages xénophobes qui alimentent les tensions.

Le ministère espagnol des Affaires étrangères a également paraphé plusieurs mémorandums liés à la diplomatie féministe et à l’égalité. Ils visent à promouvoir l’autonomisation des femmes et des jeunes filles dans l’action extérieure et à instaurer des programmes d’échange pour les jeunes diplomates des deux pays.

Le reste des accords touche à des secteurs essentiels tels que la gestion des catastrophes naturelles, l’agriculture et la pêche. L’accent est mis sur l’innovation, sur une gestion plus durable de l’eau, sur le soutien au monde rural et sur la lutte contre la pêche illégale. L’un des accords les plus importants porte sur l’étude de la sismicité et de la géodynamique. Il instaure un cadre scientifique partagé où les deux États échangeront leurs données, coordonneront leurs réseaux d’observation et approfondiront leur compréhension des risques sismiques et tsunamiques.

Par La Rédaction
Le 04/12/2025 à 16h44