Ishaak Charia persiste dans ses accusations contre El Omari. L'avocat de Nasser Zefzafi va plus loin encore en étayant ses accusations par des faits puisés dans le parcours d'El Omari. Alors qu'hier, lors du procès de son client, il pointait du doigt le secrétaire général du PAM en l'accusant d'avoir incité Nasser Zefzafi à politiser le «Hirak» et à comploter contre le roi, aujourd’hui, dans un post partagé sur sa page Facebook, Charia revient à la charge.
Il se dit en effet ravi qu’une enquête ait été ouverte à ce sujet. Car El Omari a beau avoir démenti via son avocat les accusations de Ishaak Charia, le procureur général du roi a toutefois ouvert une enquête.
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Et de se lancer dans un argumentaire par lequel il lie Ilyas El Omari au séparatisme auquel il aurait exhorté les contestataires d’Al Hoceima. «Que s’est-il passé entre Ilyas El Omari et les dirigeants du Kurdistan d’Irak et le parti kurde aux orientations séparatistes? Quel lien familial et politique existe-t-il entre lui et (Saïd) Chaou, séparatiste notoire?», s’interroge l’avocat. Le déplacement d'Ilyas El Omari au Kurdistan qui venait de proclamer son indépendance de l'Irak, ainsi que ses liens avec Saïd Chaou, accusé par les autorités marocaines de financer et de galvaniser les manifestations à Al Hoceima, ont fourni des arguments à l’avocat de Nasser Zefzafi.Ce dernier pose également la question de l’existence, parmi les détenus d’Al Hoceima, de militants du PAM, et le fait que le SG de ce parti n'ait visiblement rien fait pour les dissuader de prendre part aux manifestations.
Ishaak Charia s’interroge également sur le rôle d’El Omari dans les événements de Gdeim Izik. Tout comme il souligne la passivité du SG du PAM et de son parti lors des événements d’Al Hoceima. «Ils ont préféré garder le silence et partir à l’étranger», fait-il remarquer.
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L’avocat revient également sur les liens entre Ilyas El Omari et des membres du Mouvement du 20 février, connus pour être hostiles à la monarchie, ainsi que sur des déclarations qu'il aurait faites en expliquant que tout pari sur la monarchie était risqué.
Des questions auxquelles doit répondre Ilyas El Omari, plaide Charia. «Cela permettra de lever le voile sur nombre de crises politiques et sociales qu’a vécues le Maroc ces dernières années. Mais je suis serein: peu importe les complots dont il fait l’objet, le Maroc sort toujours gagnant», conclut l’avocat.