Chabat: «Nous allons ressusciter les forces démocratiques en mars prochain»

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Kiosque360. Alors que les observateurs s’attendaient à son éviction de l’Istiqlal, voici que Abdelhamid Chabat sort de silence dans un entretien accordé à Al Massae où il bat en brèche toutes les rumeurs sur son éventuel départ du parti de Allal El Fassi.

Le 13/02/2016 à 05h51

Abdelhamid Chabat a tourné la page des dernières élections communales et régionales. C’est ce que l’on comprend à la lecture de l’interview accordée au quotidien arabophone Al Massae, publiée dans sa livraison de ce week-end des 13 et 14 février. 

A travers ce retour d’expérience sur les élections communales et régionales du 4 septembre 2015, Chabat se montre sous un nouveau visage plus serein. «La page des élections est maintenant tournée. Aujourd’hui, nous regardons vers le futur», annonce-t-il dès les premières lignes de l'entretien.

Néanmoins, le secrétaire général de l’Istiqlal avoue que son parti a été quelque peu déçu par le Parti Authenticité et modernité (PAM) et d’autres partis dans certaines régions. «Une des leçons que nous en avons tirées est qu’il fallait désormais construire des alliances fortes. Tous les partis seront traités alors sur un pied d’égalité», partage Chabat.

Distances avec les partisPar ailleurs, le secrétaire général de l’Istiqlal a nié que les distances prises vis-à-vis du PJD étaient le prélude d’une alliance avec cette formation. «Nous avons pris nos distances avec tous les partis», assure-t-il.

Concernant l’élection d’Ilyas El Omari à la tête du PAM, elle ne semble pas déranger outre mesure l’istiqlalien. «El Omari a toujours été présent pour son parti. Il était, entre autres, responsable des candidatures. Seuls les membres de son parti peuvent juger son action à la tête de son parti. Pour moi, cela n’a rien de nouveau», ajoute Chabat.

Evoquant son rival de toujours, Abdelilah Benkirane, Chabat commence d’abord par lui donner des conseils sur l’utilité d’élever le niveau de ses discours. «Abdelilah Benkirane doit adopter un discours digne d’un Chef de gouvernement. Cette période exige de lui beaucoup de sagesse. Je lui conseille de présenter un bilan de ses réalisations lors de son mandat et de tenir un discours que le peuple comprend. Le reste ne lui attirera que de nouveaux ennemis», a-t-il ajouté.

Nouveau discours

Quoi qu’il en soit, Chabat a adopté un nouveau discours, plus calme et moins agressif. Mieux, il laisse entendre qu’il ne vise pas la fonction de Chef de gouvernement, même si son parti remportait les prochaines élections législatives. Véritable changement ou simple manœuvre pour ne pas perdre des électeurs ? Le secrétaire général de l’Istiqlal affirme en tout cas avoir changé et sait faire désormais la différence entre discours syndical et politique. «La gestion des dossiers change en fonction de la casquette. Cependant, les principes demeurent les mêmes», a-t-il précisé..

Par ailleurs, le chef de file de l’Istiqlal affirme que sa promesse de démissionner de l’Istiqlal si celui-ci échouait aux élections n’a pas lieu d’être honorée, puisque son parti n’a pas perdu les élections. Bien au contraire, il compte «ressusciter les forces démocratiques» pour mieux affronter les prochaines élections législatives. Pour y arriver, «nous travaillons avec l’Union socialiste des forces populaires (USFP) et le parti du Progrès et du socialisme( PPS). Si d’autres partis démocratiques veulent nous rejoindre, ils sont les bienvenus», ajoute Chabat.

Par Abdelhafid Lagzouli
Le 13/02/2016 à 05h51