"Un convoi militaire de la Minusca a été la cible d'une embuscade tendue par des anti-Balaka dimanche après-midi à Bangassou", indique la force onusienne dans un communiqué.
Six Casques bleus avaient déjà été tués en mai à Bangassou et sa région (470 km à vol d'oiseau de Bangui, sur la frontière avec la République démocratique du Congo).
"L'attaque a eu lieu alors que les Casques bleus du contingent marocain escortaient les camions-citernes qui se ravitaillaient en eau dans le fleuve pour les besoins humanitaires de la ville", précise la Minusca, qui condamne l'attaque et présente "ses condoléances à la famille, au peuple et au gouvernement du royaume du Maroc".
Bangassou vit au rythme de nouvelles violences depuis quelques jours. Plus tôt dimanche, la Minusca avait condamné "l'attaque par des éléments anti-Balaka contre le site de la cathédrale où résident actuellement de nombreuses personnes déplacées. Deux enfants ont été grièvement touchés".
"Vendredi, une patrouille de Casques bleus s'est fait tirer dessus. Les Casques bleus ont riposté, avec un mort (parmi les assaillants)", avait déclaré samedi à l'AFP le porte-parole de la Minusca, visant encore des anti-Balaka.
"Une femme musulmane a été enlevée vendredi par de présumés anti-Balaka. En réponse, six chrétiens ont été détenus par des musulmans", avait ajouté le porte-parole, Hervé Verhoosel. Des négociations avec des intermédiaires ont permis samedi la libération des personnes séquestrées de part et d'autre.
"La cathédrale a également subi des vols et d'importantes déprédations. Des personnels d'une organisation caritative et certains de leurs proches ainsi que des personnes déplacées ont été séquestrés. Des maisons ont été incendiées dans le quartier environnant", avait déclaré dans un communiqué le Bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha) de l'ONU.
En mai, cinq Casques bleus - quatre Cambodgiens, un Marocain - avaient été tués dans l'attaque de leur convoi à 20 km de Bangassou, déjà attribuée par la Minusca à des éléments anti-Balaka.
Quelques jours plus tard, un autre Casque bleu marocain avait été tué dans l'attaque du quartier musulman de la ville, qui avait fait au moins 26 morts d'après la Minusca. La Croix-rouge centrafricaine avait avancé le chiffre de 115 morts.
Les événements de Bangassou avaient fait craindre le retour des massacres de masse en Centrafrique, pays qui a basculé dans le chaos en 2013 après le renversement du président François Bozizé par les rebelles Séléka majoritairement musulmans, entraînant la contre-offensive de groupes anti-Balaka majoritairement chrétiens.
L'opération militaire française Sangaris (décembre 2013-octobre 2016) et l'intervention des Nations unies ont permis la fin des massacres de masse, l'élection du président Faustin-Archange Touadéra et un retour au calme à Bangui. Dans l'intérieur du pays, des groupes armés se battent toujours pour le contrôle des ressources (or, diamant, bétail...).