Un vent de contestation souffle sur les préparatifs du congrès national de la Confédération démocratique du travail (CDT). De multiples voix s’élèvent pour dénoncer des luttes d’influence et des tentatives de positionnement au sein de la future direction. Ces tensions ont provoqué une fracture profonde entre les partisans et les détracteurs du maintien de Abdelkader Zaer à la tête de l’organisation, rapporte Al Akhbar dans son édition du week-end des 29 et 30 novembre.
La genèse de cette crise organisationnelle remonte aux différents congrès régionaux, où des manœuvres attribuées à certains membres du bureau national ont été observées. L’objectif avéré: imposer des listes sur mesure et verrouiller les assemblées pour servir des agendas particuliers et parer à toute surprise lors de la levée de la tutelle.
À Safi, la validité même du congrès régional a été vivement contestée. Le secrétaire national de l’enseignement, qui en supervisait l’organisation, a été accusé de manipulations diverses, notamment le transfert du congrès vers un établissement scolaire et l’exclusion de militants pour favoriser ses proches. Dans la région de l’Oriental, le conflit a atteint son paroxysme sous l’effet de directives venues «d’en haut», suscitant la ferme opposition des cellules de base, déterminées à rejeter toute décision préétablie et une certaine bureaucratie organisationnelle.
Le bureau régional de Rabat n’a pas été épargné par ces remous. La base a refusé de maintenir le statu quo et a contesté la légitimité du secrétaire régional, accusé de privilégier ses intérêts personnels. On lui reproche notamment d’entraver le renouvellement des cadres au sein du bureau de Rabat et de chercher protection auprès des instances nationales via des alliances fondées sur une répartition des privilèges et une rente syndicale.
Plus fondamentalement, les militants dénoncent des méthodes de gouvernance opaques, tant pour l’élection des bureaux régionaux que pour les préparatifs du septième congrès national. Ils s’insurgent contre ce qu’ils perçoivent comme une entreprise de délitement de l’organisation syndicale, sacrifiée sur l’autel des ambitions personnelles et des aspirations au leadership, au mépris de la volonté des bases.
Cette dérive est accentuée par la prolifération de courants opportunistes au sein de plusieurs secteurs, en particulier celui de l’enseignement, pourtant pilier de la confédération, note Al Akhbar. Des militants, déterminés à tourner la page, pointent du doigt l’influence persistante de cadres ayant pris leur retraite depuis longtemps, mais qui continuent d’exercer un contrôle sur les décisions à Agadir, Meknès, Sidi Kacem et Fès. Leur stratégie supposée? Œuvrer au maintien de Abdelkader Zaer à la tête de la CDT pour préserver leur propre influence dans les structures nationales et régionales.








