Casablanca: la mairie va de nouveau brader ses biens fonciers

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Revue de presseKiosque360. Le conseil de la ville de Casablanca s’apprête à céder un grand nombre de ses biens fonciers et immobiliers à des organismes et des personnes morales parfois sans aucune contrepartie.

Le 23/09/2018 à 22h35

Le conseil de la ville va lancer, en octobre prochain, une «enchère» pour céder tout ce qui reste des lots de terrain enregistrés dans l’actif des biens communaux. Cette opération vise à établir des conventions pour céder des lots de terrain à des sociétés ou à des personnes morales sans passer par les procédures légales en vigueur.

L’ordre du jour de la réunion que va tenir, jeudi prochain, la commission de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire, comporte 11 points relatifs à l’approbation de la cession de nouveaux biens immobiliers. Cette opération s’ajoute à l’attribution de plusieurs biens fonciers et immobiliers à des organismes et des personnes sans examen, ni étude et parfois sans contrepartie.

Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du lundi 24 septembre, qu’un membre du conseil de la ville s’est étonné du fait que le bureau dirigeant ait décidé d’appliquer la procédure de cession sur un aussi grand nombre de lots de terrain et de biens immobiliers. Il s’agit notamment de trois biens fonciers situés dans les arrondissements de Sidi Belyout et Maarif qui dépendent de la préfecture d’Anfa.

La commune demande au conseil de la ville d’approuver leur mise à la disposition du ministère des Habous et des affaires islamiques pour y construire deux mosquées. Du coup, la commune urbaine va se dessaisir de deux lots de terrain portant les titres fonciers 2258/d et 33983s dont les surfaces respectives sont de 817 et 560 m2. Ces deux terrains seront affectés à la construction d’une mosquée située à l’angle du bd d’Anfa et de la rue Washington. Le troisième lot, d’une surface de 532 m2, situé dans le quartier Annajd, est un terrain qui n’est pas enregistré à la conservation foncière et qui sera, lui aussi, affecté à l’édification d’une mosquée.

Pourtant, ce ne sont pas pas les mosquées qui manquent à Casablanca. Ce qui manque, par contre, ce sont les infrastructures sociales, les services de proximité, les espaces sportifs et culturels ainsi que les parcs publics.

L’ordre du jour du conseil de la ville comprend d’autres points dont l’un concerne un échange «étrange» d’un lot de terrain appartenant aux Domaines portant le titre foncier 33325/s. Ce terrain, d’une surface de 12 584 m2, situé à l’angle de la rue Ohtmane Ibn Affane et Ali Ibn Abi Taleb, sera cédé en contrepartie de deux lots de terrains communaux d’une surface totale de 28.239 m2 situés à l’angle des boulevards Hachmi Filali et Bellevue.

La commune urbaine va aussi mettre à la disposition de la garde royale une partie du lot du terrain portant le titre foncier 6504/d et situé dans la rue Khalid Ibn Walid. Ce terrain, qui fut l’objet de la décision communale n 2008/ 17, sera modifié lors de la session d’octobre en délimitant sa surface qui est estimée à 8.060 m2. A Ain Chok, la commune urbaine va se dessaisir d’un lot de terrain, situé dans la résidence Marjana, qui est inclus dans le titre foncier unique n 2m51414/47, sans toutefois en désigner le ou les bénéficiaires.

Par Samir Hilmi
Le 23/09/2018 à 22h35