Benkirane qualifie Talbi Alami de «minable» et certains PJDistes de «lâches»

Abdelilah Benkirane.

Abdelilah Benkirane. . DR

Revue de presseKiosque360. La dernière sortie d’Abdelilah Benkirane, à travers un long discours diffusé sur Facebook et où il parle de tout en tirant à boulets rouges sur ses adversaires, n’est pas passée inaperçue. La presse arabophone s'en fait largement l'écho. Tour d’horizon.

Le 14/01/2019 à 23h21

Depuis son débarquement de la tête du gouvernement puis de celle du PJD, il y a maintenant deux années, Abdelilah Benkirane se faisait plutôt discret. Mais, ces dernières semaines, il a profité des «affaires» où sont mis à l’index certains cadors de son parti pour revenir au-devant de la scène. Sa dernière sortie date de ce week-end à l’occasion d’une rencontre avec les membres expatriés de son parti, devant lesquels il a prononcé un long speech, largement relayé par vidéo sur les réseaux sociaux. La presse arabophone de ce mardi 15 janvier revient également sur l'événement.

Le quotidien Al Akhbar, sous le titre «Benkirane est devenu fou», s’est concentré sur le côté «insultes», proférées par l’ancien SG du parti de la Lampe à l’adresse de ses adversaires, tant en dehors qu’au sein du PJD. Ainsi, c’est l’actuel ministre de la Jeunesse et des sports, Rachid Talbi Alami, qui a pris le plus gros de la volée de bois de vert, en se faisant traiter de «personne minable».

Pour rappel, ce dernier avait, en septembre dernier, accusé le PJD d’avoir comploté contre la monarchie et de vouloir détruire le pays. Benkirane a ainsi divulgué que c’est Sâad-Eddine El Othmani qui avait empêché les «frères» de régler à Talbi El Alami son «compte», croyant qu’il allait se taire alors qu’il «continue toujours à s’attaquer au PJD».

Changeant le fusil d’épaule, Benkirane s’en prendra aussi à certains membres de la direction de son parti ayant critiqué le récent «dévoilement» à Paris de la députée PJDiste, Amina Maelainine. Ils ont tout simplement été traités de «lâches», en se désolidarisant et en demandant des sanctions contre leur «sœur». Selon lui, cette dernière a surtout été prise à partie pour ses idées et ses positions politiques, car son affaire n’a rien à voir avec l’Islam, estime-t-il.

De son côté le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, sous le titre «Benkirane perd la boussole», estime qu’après le vocabulaire utilisé durant son mandat à la primature, comme les «scorpions et les crocodiles», celui qui se prend toujours pour un «zaïm» s’en prend à nouveau aux «adversaires et ennemis» du PJD qui lui ont «déclaré la guerre» à travers les affaires de Hamieddine et d’Amina Maelainine.

Assabah, lui, a axé son analyse du discours de Benkirane sur ses prises de positions socio-politiques. Il a ainsi rapporté le refus de ce dernier d’une monarchie parlementaire au Maroc, comme l’exige une certaine gauche qu’il qualifie d’extrémiste, ajoutant que les «Marocains n’ont rien à faire d'un roi qui règne mais ne gouverne pas».

Concernant son obstruction à l’égard de l’indépendance de la justice, Benkirane a expliqué qu’après avoir «consulté» Mustapha Ramid, avocat et juriste, il a soutenu Hamieddinne en vertu de la défense du principe, absolu en droit pénal, de l’autorité de la chose jugée. Pour ce qui est de son soutien à Maelainine, il a expliqué qu’en Islam «boire du vin ou coucher avec une femme consentante qui n’est pas son épouse» ne peuvent être sanctionnés que si ces «délits» sont commis publiquement, à la vue de «témoins dignes de foi»!

Benkirane a donc longuement parlé de sujets bien variés, ce qui fait écrire à Al Massae qu’il a dégainé et «tiré dans tous les sens». Le quotidien estime que l'homme ne rate plus la moindre occasion de parler, à tel point qu’il parle politique même à l’occasion de baptêmes ou de funérailles.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 14/01/2019 à 23h21