L’enquête sur les membres de la cellule terroriste arrêtés vendredi dernier s’est poursuivie, dimanche 11 novembre, au siège du Bureau central d’investigations judiciaires ( BCIJ) à Salé.
Les interrogatoires ont permis de révéler la dangerosité des attentats que préparaient les deux accusés. Ils comptaient ainsi commettre des assassinats contre de hauts responsables de la sécurité nationale et perpétrer des attaques, à armes à feu ou chimiques, contre des cibles névralgiques.
Les deux présumés terroristes visaient les touristes étrangers, notamment place Jemaa El Fna de Marrakech. Il s’est avéré que les deux mis en cause sont des membres influents d'un groupe clandestin de communication constitué par des partisans de Daech.
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du lundi 12 novembre, que les deux suspects disposaient de deux comptes dans un groupe intitulé «Le mutileur intransigeant» dans l’application «Telegram». Les deux compères ont réussi à créer une Union des gens radicalisés parmi lesquels on trouve deux membres d’une cellule terroriste démantelée en juillet 2018 à Fès et à Safi.
Ce groupe terroriste a tracé des objectifs immédiats pour le lancement d’opérations terroristes en exécutant des attaques simultanées dans plusieurs régions pour créer l’effet de surprise et semer le désordre.
En parallèle de ces actes, les suspects comptaient assassiner de hauts responsables de la police, notamment ceux appartenant aux services antiterroristes qui avaient arrêté, auparavant, leurs acolytes. Dans leur ligne de mire se trouve aussi le dispositif Vigipirate Maroc «Hadar», l’attaque des casernes pour voler des armes afin de les utiliser dans leurs attentats.
Les deux mis en cause visaient particulièrement la place Jemaa El Fna à Marrakech. Leur stratégie étant de frapper là où leurs actes pouvaient être relayés par les medias internationaux pour faire de la propagande à leurs actes terroristes et recruter un plus grand nombre de partisans.
Pour constituer un noyau dur, l’accusé arrêté à Inezgane, Mouaia Al Saber, s’est spécialisé dans la propagande de l’idéologie extrémiste. Pour ce faire, il s’est basé sur un ouvrage intitulé «La gestion de la sauvagerie » d’Abou Bakr Naji, surnom d’un des partisans du chef d’Al Qaida. L'ouvrage est une compilation d’articles qui expliquent l’idéologie et le stratégie de la Qaida djihadiste. La publication de ce livre sur Internet a coïncidé avec le changement opéré dans la stratégie du salafisme djihadiste, passé de l’assassinat de l’ennemi proche à l'ennemi plus lointain incarné, selon eux, par l’Occident.
C’est en s’inspirant des idées de ce livre que les deux accusés ont commencé à préparer un plan pour former une base arrière spécialisée dans la formation militaire. Ils comptaient ainsi utiliser des armes dans leurs opérations terroristes pour créer l’anarchie et les conflits sociaux notamment dans les régions de l’Est et du Rif.
Il s’est avéré également que l’autre accusé arrêté à Ait Melloul était un membre actif dans un groupe de communication sur le site dont le slogan est «Armez-vous contre eux». Cette cellule spécialisée dans la fabrication d’explosifs et les produits toxiques est dirigée par les dénommés Moujahid Sakri, Jihad Turki et Assad Al Badoui.