Après les débrayages des médecins et des enseignants, colère des magistrats

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Revue de presseKiosque360. Vraisemblablement, la politique du gouvernement d’El Othmani constitue le point de convergence de la colère de plusieurs professions. Après les grèves des médecins, des enseignants et des étudiants en médecine, les magistrats montent au créneau pour manifester leur colère. Explications.

Le 19/06/2019 à 20h23

Le malaise social qui ronge plusieurs professions aurait atteint le corps de la magistrature. C’est du moins ce que laisse entendre le dernier communiqué du club des magistrats du Maroc qui a convoqué, le 29 juin, une session extraordinaire de son conseil national en vue de valider l’agenda de ses protestations contre ce qu’il a qualifié d’incompréhension du gouvernement et de laisser-aller vis-à-vis de ses revendications.

Selon le quotidien Al Massae, qui se penche sur ce sujet dans son édition de ce jeudi 20 juin, le club des magistrats entend mettre au point un ensemble de formes de protestation, suivant un planning bien déterminé selon les priorités. A ce propos, le club des magistrats du Maroc impute au gouvernement la responsabilité de l’état de fait qui résulterait de l’assemblée générale du 29 juin. Ce niveau atteint dans le bras de fer entre les deux parties, précise le quotidien qui cite une source du club des magistrats, serait provoqué par l’attitude du gouvernement, qui a fermé les portes du dialogue, ignorant les revendications légitimes de cette catégorie professionnelle.

«Les droits des citoyens et leurs libertés, qui demeurent nos priorités, n’ont toutefois aucun sens, sans une indépendance réelle et effective du pouvoir judiciaire et l’immunité des magistrats sur les plans économique, social, constitutionnel et juridique», soulignent les magistrats du club. Pour désamorcer cette crise, les magistrats proposent au gouvernement d’activer le principe de la révision régulière des salaires, en mettant en place une commission mixte composée des représentants du conseil supérieur du pouvoir judiciaire, du ministère de la Justice et du ministère des Finances. Cette commission, qui sera présidée par un vétéran de la justice, tiendra régulièrement ses réunions, suivra les plaidoiries des associations professionnelles des magistrats et examinera la situation du pouvoir d’achat et les conditions salariales des magistrats.

Ce diagnostic lui permettra de revoir à la hausse les salaires des magistrats ou de les maintenir. De même, les magistrats demandent au gouvernement d’activer la mise au point des décrets organisationnels relatifs au service de permanence, aux heures supplémentaires, au transport, au logement, à la responsabilité administrative et aux treizième et quatorzième mois, en plus des indemnités sur l’exécution de jugements en vertu d’une contrainte et d’autres primes, à l’instar d’autres secteurs d’activité. Ce paquet de mesures est de nature à immuniser le magistrat et lui assurer une stabilité matérielle à même de renforcer son indépendance et améliorer son rendement.

Les sources du quotidien ajoutent que les revendications sont légitimées par le fait que ces magistrats exercent une activité qui alimente les caisses de l’Etat. Le quotidien cite, à ce sujet, les amendes énoncées par les magistrats et recouvrées par les procédures du parquet. Ces montants sont versés sur un compte spécial du ministère de la Justice. C’est ce compte qui prendra en charge toutes ces mesures, après la réforme de sa législation, conclut le quotidien.

Par Mohamed Younsi
Le 19/06/2019 à 20h23