Le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a convoqué les patrons des syndicats pour une réunion, mardi, dont ni l’ordre du jour ni le motif n’ont été communiqués. C’est du moins ce que rapporte le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition du lundi 7 janvier, tout en soulignant que cette «convocation» intervient alors que le dialogue social est au point mort. Cela, précise le journal, après que les syndicats ont rejeté l’offre du gouvernement et décidé de ne plus se rendre aux réunions avec El Othmani.
Cela dit, relève le journal, il est fort probable que cette réunion, qui aura lieu au siège du ministère de l’Intérieur, soit consacrée à l’évolution du dialogue social et surtout au programme de contestation annoncé par certains syndicats pour ce début d’année.
En outre, alors que certaines sources syndicales nient avoir été contactées par le ministre de l’Intérieur, Abdelkader Zaeïr, nouveau patron de la CDT, reconnaît, lui, avoir reçu un appel de ce département, l’invitant à une réunion, mardi à 15h. Il laisse entendre, en même temps, que tous les syndicats ne sont pas concernés par cette réunion dont il dit toutefois ignorer l’ordre du jour.
Cependant, le responsable syndical dit s’attendre à ce que les deux parties abordent le sujet des manifestations dans lesquelles la centrale est fortement impliquée, notamment dans les grèves qu’ont connues récemment les collectivités territoriales ou encore la marche prévue, vendredi prochain, à Tanger.
De son côté, le patron de l’UGTM, Nâam Miyara, assure en revanche n’avoir reçu aucun appel du ministère de l’Intérieur. Il faut dire que la centrale n’a pas encore tranché sa position quant à sa participation aux futures réunions du dialogue social. La décision sera en effet prise lors de la réunion de son conseil national prévue le 20 janvier.
Selon le journal, l’initiative du ministère de l’Intérieur semble avoir été engagée pour tenter de limiter l’ampleur des contestations sociales qui s’annoncent pour ce début d’année. Les autorités, estime le journal, craindraient, en effet, une aggravation des tensions sociales ainsi que d’éventuels débordements.
Le département de l’Intérieur tente donc d’arracher une paix sociale aux centrales syndicales, ce en quoi le chef du gouvernement a échoué, bien que le ministre du Travail laisse entendre que le ministère de l’Intérieur aurait agi sur initiative du chef du gouvernement.
En effet, après avoir reconnu ne pas être au courant de l’invitation que le ministère de l’Intérieur a adressée aux syndicats, Mohamed Yatim affirme qu’il «se pourrait que le chef du gouvernement ait chargé le ministre de l’Intérieur de contacter les centrales syndicales pour tenter d’arriver à une forme d’entente en vue de la reprise des réunions du dialogue social».