Le très controversé ancien ministre algérien de l’Energie et des Mines, Chakib Khalil, fait beaucoup parler de lui en Algérie. Mais pas qu’à travers les accusations de corruption dans l’affaire Sonatrach, ou encore le mandat d’arrêt international lancé il y a trois ans par un tribunal algérien et qui lui a valu une longue période d’exil chez l’oncle Sam. Ces accusations ne valent plus rien dès lors qu’il a été réhabilité par le président Bouteflika, et qu’il est retourné en grande pompe en Algérie, jeudi 17 mars 2016. Depuis, il effectue, à l’instar de son mentor Bouteflika, son ami d’enfance à Oujda où il est né le 8 août 1939, des pérégrinations surmédiatisées dans les différentes zaouias algériennes.
Des pérégrinations dont le motif est diversement apprécié par la presse algérienne: désir de «se racheter des péchés» qui lui collent à la peau depuis qu’il présidait aux destinées de la Sonatrach ou précampagne pour la présidentielle de 2019 qui se profile à l’horizon?
Il y a des signes qui ne trompent pas. Au regard du timing du retour de Chakib Khalil en Algérie -au moment où le président Bouteflika est extrêmement diminué par la maladie (entre autres, un fâcheux accident vasculaire cérébral AVC, diagnostiqué en 2011), la deuxième hypothèse semble la plus vraisemblable. Fort du soutien du clan Bouteflika, dont le SG du FLN, Ammar Saâdani, sans compter le frère Saïd (Bouteflika), Chakib part largement favori pour succéder au président Bouteflika, d’autant plus qu’il a l’appui des Etats-Unis où il a passé le plus clair de son temps (Banque mondiale, entre autres institutions internationales où il a bossé).
Seul obstacle à cette conquête de la présidence algérienne, l’opposition de certains décideurs français qui, selon la presse algérienne, verraient d’un mauvais œil la proximité de Chakib Khalil avec les milieux d’affaires américains.