Aides directes aux transporteurs: un parlementaire pointe les imperfections du dispositif

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Revue de presseKiosque360. Un parlementaire a révélé l’existence de certains dysfonctionnements dans le nouveau système d’aide aux transporteurs. Un porteur d’agréments multiples pourrait bénéficier indûment, par exemple, d’une aide conséquente. Les détails dans cette revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 13/04/2022 à 20h23

C’est un conseiller de l’UMT à la deuxième Chambre qui tente de démonter le système d’aide que le gouvernement vient de mettre en place pour les transporteurs routiers afin de les aider à faire face à la hausse des prix du carburant. Pour ce parlementaire syndicaliste, ce système ne pourra certainement être parfait du moment qu’il permet, par exemple, à une seule personne qui serait détentrice de 200 agréments (!) de bénéficier d’une aide substantielle de 320.000 dirhams. Tout en avançant cet exemple, le parlementaire a incité le ministre de tutelle, lors de la dernière session des questions orales à la Chambre des conseillers, à ouvrir une enquête sur ce cas, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du jeudi 14 avril.

Azeddine Zaki, le parlementaire en question, est également revenu sur une problématique posée par les professionnels dès l’annonce du gouvernement de la mise en place de ce programme d’aides. Le gouvernement a eu tort, soutient-il, de diriger ces aides vers les détenteurs d’agréments au lieu des chauffeurs professionnels. D’après lui, poursuit le quotidien, ce sont les chauffeurs qui supportent réellement le coût de la hausse des prix à la pompe.

Cela dit, le même parlementaire et syndicaliste cité par Al Akhbar reproche également au gouvernement de ne pas avoir étendu cette aide à d'autres catégories de transporteurs, comme les transporteurs des fruits et légumes et les véhicules de transport des ouvrières agricoles, entre autres. Au lieu de ce système mis en place par le gouvernement, le parlementaire propose de baisser plutôt le niveau des taxes appliquées au carburant ou encore d’instaurer un «gasoil professionnel» pour redynamiser l’activité économique, ou même de plafonner carrément les prix du carburant.

Dans sa réponse à la question orale du parlementaire, le ministre du Transport et de la Logistique a tenu à préciser qu’un total de 307 millions de dirhams avait déjà été débloqué au profit des professionnels du transport routier. Dans les détails, 91 millions de dirhams ont été versés sous forme de mandats bancaires et 216 millions de dirhams sous forme de virements bancaires. Le ministre a également relevé, poursuit le quotidien, que cette mesure avait permis la poursuite des déplacements dans les différentes régions du Royaume durant cette conjoncture, marquée par une hausse sans précédent des prix du pétrole à l'échelle internationale. Laquelle hausse s'est répercutée sur le prix du carburant à l'échelle locale, amenant des professionnels à exprimer leur incapacité à honorer leurs engagements vis-à-vis de leurs clients, au niveau national ou international.

Le responsable gouvernemental a souligné, en outre, que ce soutien devrait bénéficier à près de 180.000 véhicules. Pour faciliter le processus de son obtention et accélérer son rythme, le ministère a mis en place, en coordination avec les services du Département du Chef du gouvernement et les ministères de l'Intérieur et de l’Économie et des Finances, une plateforme numérique pour le dépôt des demandes et leur suivi par les professionnels.

Dans ce cadre, le ministre a fait état de l'enregistrement de plus de 78.000 demandes concernant plus de 120.000 véhicules. Ces demandes se répartissent entre 50.000 camions de transport de marchandises, 33.500 grands taxis, près de 20.000 petits taxis, 10.000 bus pour le transport du personnel, près de 3.300 voitures et bus de transport touristique et près de 300 véhicules répartis entre le milieu rural, les bus urbains et les dépannages.

Le responsable a en outre affirmé que le carburant est pour les entreprises de transport routier la principale composante du coût de transport avec un pourcentage oscillant entre 35% à 70% du total des dépenses de l'entreprise.

Par Amyne Asmlal
Le 13/04/2022 à 20h23