Affaire Mohcine Fikri: les chefs salafistes fustigent les «fauteurs de la fitna»

Le360

Revue de presseKiosque360. Les réactions des dirigeants salafistes aux tentatives d’exploitation malsaine des manifestations qui ont suivi la mort de Mohcine Fikri à Al Hoceima n’ont pas tardé. Pour Hassan El Kettani et Mohamed El Fizazi, ces dérives constituent un appel à la «fitna».

Le 04/11/2016 à 22h44

Les chefs de la salafia marocaine disent comprendre parfaitement l’élan de solidarité qui s’est spontanément manifesté dans plusieurs villes du royaume après le décès tragique, vendredi dernier à Al Hoceima, du poissonnier Mohcine Fikri.

Mais selon le quotidien Assabah, dans son numéro de ce week-end des 5 et 6 novembre, le dirigeant salafiste Hassan El Kettani a vu dans le déploiement des drapeaux berbères, au lieu du drapeau national marocain, en plus de l’usage des seules langues de tarifit et de tamazight en lieu et place de la darija que comprennent tous les Marocains, une atteinte à «l’unité du peuple marocain».

Il a estimé que les auteurs de ces actes se projettent dans l’ère préislamique de la «jahiliya», et de viser, à travers cet exhibitionnisme malsain, des intérêts très étroits et antinationaux.

Pour sa part, l’autre dirigeant salafiste, Mohamed El Fizazi, a affirmé que les «ennemis de la nation ont raté l’occasion, à Al Hoceima, de semer la zizanie puisque les manifestations étaient civilisées, les protestations raisonnables et l’organisation impeccable». Selon le président de l’Association marocaine de la prédication et de la réforme, ceux qu’il appelle les «traîtres», les «séparatistes» et les «fauteurs de la fitna» ont lamentablement échoué.

Selon Assabah, d’autres voix salafistes, comme celles des adeptes de cheikh Abderrahmane El Maghraoui, se sont également élevées, mais cette fois-ci pour s’attaquer nommément aux militants d’un parti de la gauche ultra radicale, Ennahj Eddimocrati pour ne pas le citer, accusés d’avoir surfé sur la vague des protestations pacifiques d’Al Hoceima pour créer le désordre dans le pays.

Mais, toujours selon Assabah, la "fitna" sur Facebook entre gauchistes radicaux et salafistes bat actuellement son plein.

Par Mohammed Ould Boah
Le 04/11/2016 à 22h44