S'exprimant hier, jeudi 27 décembre, à Rabat lors d'une journée d'étude organisée par l'association des avocats de son parti, le Rassemblement National des Indépendants (RNI –coalition gouvernementale), sur la "Constitution de 2011 et le nouveau modèle de développement", le ministre de la Justice a déclaré que "l'indépendance de la justice au Maroc constitue une mesure historique et nous rejetons les tentatives qui veulent la faire échouer".
Par ces mots, le ministre de la Justice a ainsi clairement fait allusion aux récentes déclarations controversées de Mustapha Ramid sur Facebook.
Lire aussi : Affaire Hamieddine: la sortie "irresponsable" de Mustapha Ramid
Membre influent du Parti de la Justice et du Développement (PJD –coalition gouvernementale) et ministre d’Etat chargé des Droits de l’homme, Mustapha Ramid a en effet estimé dans un post publié sur son compte Facebook que la justice, département qu’il a dirigé, ne devrait pas instruire deux fois l'affaire d'Abdelali Hamieddine.
Hamieddine, autre dirigeant du PJD, est aujourd’hui poursuivi par la cour d’appel de Fès pour homicide volontaire. Les faits remontent à 1993, et Hamieddine, membre du parti menant actuellement la coalition gouvernementale, doit aujourd'hui répondre à de nouveaux éléments apportés au dossier du meurtre de Benaïssa Aït El Jid, étudiant d’extrême-gauche assassiné voici vingt-cinq ans par des membres d’un mouvement islamiste de cette époque, la Chabiba islamiya.
Lors de cette journée d’étude, Mohamed Aujjar, qui est également membre du bureau politique du RNI, a insisté sur le fait que son parti ne pouvait accepter aucun dérapage portant atteinte à l'indépendance de la justice, quel qu’en soit l’auteur.
"En tant que ministre de la Justice, j'exprime notre fierté de mettre en œuvre tous les moyens pour faire réussir cette réforme historique, [celle] de soutenir l'indépendance structurelle de la justice", a ainsi expliqué Mohamed Aujjar.