Affaire Hamieddine: après Ramid, El Othmani s'en prend à la justice

Le chef du gouvernement, Saad-Eddine El Othmani.

Le chef du gouvernement, Saad-Eddine El Othmani. . DR

Le secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD -coalition gouvernementale) a qualifié d'"incompréhensible" et d'"illogique" la décision du juge d'instruction de la Cour d'appel de Fès de poursuivre Abdelali Hamieddine.

Le 15/12/2018 à 12h55

Ce matin à Marrakech, Saâd-Eddine El Othmani est revenu longuement, sur la décision du juge d’instruction de poursuivre Abdelali Hamieddine pour sa «participation à un homicide volontaire» dans l’affaire de l’assassinat d'un étudiant d’extrême-gauche, Benaïssa Aït El Jid, en 1993, dans la cité universitaire Dhar Al Mahraz de Fès.

Dans son allocution d'ouverture du 4e round du dialogue interne du PJD, El Othmani a réitéré le soutien de "toutes les composantes" de son parti à Hamieddine. Le secrétaire général du PJD, chef du gouvernement, s'en est pris à des "parties", qu'il n'a pas nommées, et qui, selon lui, estiment qu'il existe des divergences au sein du PJD sur ce sujet.

"Le Parti de la justice et du développement continuera à défendre Abdelali Hamieddine", a ajouté El Othmani, dont les propos ont été relayés par le site officiel de son parti, pjd.ma

Saâd-Eddine El Othmani est allé encore plus loin en assénant: "la décision du juge d'instruction près la Cour d’appel de Fès de poursuive Abdelali Hamieddine pour participation à un homicide volontaire est incompréhensible sur le plan juridique et [elle] est illogique".

La sortie, en début de semaine, sur un réseau social, Facebook, de Mustapha Ramid, ministre d'Etat en charge des Droits de l'homme, remettant en question l'indépendance de la justice a suscité une véritable levée de boucliers, tout particulièrement auprès des magistrats. Ceux-ci sont montés hier au créneau pour recadrer celui qui a été leur ministre de tutelle, allant jusqu'à envisager des poursuites judiciaires à son encontre.

En soutenant publiquement, ce matin, Abdelali Hamieddine, El Othmani, chef du gouvernement, vient d'emboîter le pas au ministre en charge des Droits de l'homme, qui fait non seulement partie de son équipe gouvernementale, mais aussi du parti dont il est le secrétaire général. Une certitude: les propos du chef du gouvernement risquent de faire des vagues.

Par Khalid Mesfioui
Le 15/12/2018 à 12h55