Accord de pêche: l'UE inflige un camouflet au Polisario

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Le rapport d’audit commandé par la commission européenne a conclu que l'accord de pêche a fonctionné de manière satisfaisante et que 75% des impacts socio-économiques sont au bénéfice des régions du sud, ce qui constitue un satisfecit pour l'Union européenne.

Le 14/12/2017 à 21h27

C’est une nouvelle gifle européenne au Polisario et à son sponsor algérien. L’Union européenne (UE) a affiché un satisfecit appuyé des retombées socio-économiques de l’accord de pêche avec le Maroc, lit-on dans un rapport élaboré par la Direction des Affaires maritimes relevant de l’exécutif européen. Au-delà, le rapport a surtout démontré que 75% des impacts socio-économiques de l’accord de pêche sont au bénéfice des régions de Dakhla-Oued Eddahab et de Laâyoune-Boujdour-Sakia El Hamra, et profite donc aux populations du sud du royaume.

Cette déduction démonte le principal argumentaire présenté par le Polisario pour porter atteinte à cet accord, en scandant sur tous les toits que l’accord en question ne profite pas aux populations des régions du sud.

Dans ce «rapport d’évaluation rétrospective et prospective du protocole à l’accord de partenariat dans le domaine de la pêche durable entre l’Union européenne et le Royaume du Maroc» qui vient d’être soumis au Conseil de l’UE et au Parlement européen, l’UE estime que l’accord s’est révélé «efficace dans l’atteinte de son objectif de durabilité de l’exploitation», se félicitant de la coopération scientifique entre les deux parties, matérialisée par les réunions annuelles conjointes, et qui a permis d’échanger les données disponibles et d’aboutir à des diagnostics partagés.

Selon le rapport, l’accord de pêche a également atteint son objectif de soutien au développement durable du secteur. Cet objectif a été concrétisé grâce notamment à la contribution de l’appui sectoriel à la mise en œuvre de projets de la stratégie Halieutis et à l’embarquement de 200 marins marocains à bord des navires de pêche européens (près de 1.000 contrats d’embarquement conclus).

Le document note également que la mise en œuvre de l’appui sectoriel de l’accord de pêche se fait à un rythme très satisfaisant, rappelant que les régions de Dakhla-Oued Eddahab et Laâyoune-Boujour-Sakia El Hamra concentrent 66% de l’enveloppe totale de l’appui sectoriel, soit environ 37 millions d’euros.

Amélioration des conditions de travail d’environ 59.000 personnesSelon le rapport, les premières estimations des retombées socio-économiques de l’appui sectoriel font déjà apparaître la création de 180 emplois directs et l’amélioration des conditions de travail d’environ 59.000 personnes travaillant dans le secteur ou ses activités connexes, précisant que 75% des impacts socio-économiques sont au bénéfice des régions de Dakhla-Oued Eddahab et de Laâyoune-Boujdour-Sakia El Hamra.

S’agissant des retombées économiques à l’avantage de l’UE, le rapport évoque un bon retour sur investissement pour l’Union, ce qui signifie que chaque euro investi est estimé supporter la création de 2,78 euros de valeur ajoutée totale (directe et indirecte) pour le secteur de la pêche européen.

A rappeler que le rapport d’évaluation de décembre 2010 estimait qu’un euro investi par l’UE ne générait que 0,65 euros de valeur ajoutée totale.

Le rapport d’évaluation européen relève en outre que l’accord est pertinent au regard des besoins de l’UE en ce sens qu’il complète un réseau d’accords qui couvrent l’aire de distribution des petits pélagiques d’Afrique de l’Ouest et les accords thoniers existant, tout en répondant aux besoins de pêche adaptés aux opérateurs.

Le document tient à souligner également la cohérence de l’accord avec d’autres initiatives de l’UE, en ce sens qu’il assure une complémentarité entre l’appui sectoriel et le programme «Réussir le Statut Avancé».

Recommandation pour le renouvellement de l'accordIl recommande en définitive de renouveler cet accord qui arrivera à échéance en juillet 2018, en ce qu’il représente «un instrument de coopération approfondie avec le Maroc, fortement impliqué dans la coopération Sud-Sud» et pour permettre de «compléter ses actions en faveur de la durabilité des stocks au sein des organisations régionales de pêche».

Lors de sa dernière visite dans le royaume à l’occasion de sa participation au salon Halieutis, le commissaire européen à l’Environnement, aux affaires maritimes et à la pêche avait d’ailleurs insisté sur la volonté de l’UE de maintenir sa coopération avec le Maroc dans ce domaine et de lui donner un nouvel élan.

L’actuel accord de pêche liant le Maroc et l’UE est entré en vigueur en 2014 pour une durée de 4 ans. Il donne accès aux navires européens à la zone de pêche atlantique du Royaume en échange d’une contrepartie financière de 30 millions d’euros par an financés par l’UE et 10 millions d'euros comme contribution des armateurs.

Le premier accord de pêche entre le Maroc et l’UE date de 1988.

Le 14/12/2017 à 21h27