Saâd Lamjarred dans VH: «J’ai pensé au suicide en prison»

Le chanteur marocain Saâd Lamjarred. 

Le chanteur marocain Saâd Lamjarred.  . DR

Revue de presseKiosque360. Saâd Lamjarred a accordé une interview au magazine marocain «VH». Un entretien dans lequel il parle de son passage en prison, mais surtout de sa relation avec ses parents et de son enfance.

Le 16/11/2017 à 18h43

Dans un entretien accordé au magazine VH publié le 15 novembre, Saâd Lamjarred avoue avoir pensé au suicide durant sa détention à Fleury-Mérogis, en France. Aujourd’hui en liberté conditionnelle en attendant l’ouverture de son procès, Saâd Lamjarred évoque ses moments en prison.

«J’ai pensé au suicide en prison. C’est un enfer d’être enfermé. J’ai eu de grands moments de peur et de doute. C’est normal de penser à en finir», a-t-il déclaré avant d’ajouter qu’il avait tenu grâce à ses parents à qui il doit tout. L’interview commence d’ailleurs par une question sur la relation qu'il entretient avec eux. «Sans mes parents, je ne crois pas que je serais là pour vous parler de ma vie. Tous les jours, durant des mois, sans relâche, ma mère et mon père étaient là avec moi à me parler, à me donner des conseils, à me consoler, à me redonner de l'énergie lorsque je baissais les bras.»

Saâd Lamjarred relate son vécu dans le centre de détention, sans trop donner de détails. «Dans la prison c’était dur, difficile. J’étais dans une cellule individuelle pour des raisons de sécurité. Je suis un chanteur connu et célèbre, l’information a vite fait le tour de la prison. Il y a ceux qui m’en voulaient sans me connaître et ceux qui voulaient m’approcher pour une raison ou une autre. (...) En prison, tu dois oublier ta vie dehors et essayer de t’adapter à d’autres règles et d’autres relations humaines. Ce n’est pas évident et c’est d’autant plus invivable lorsque tu es connu.»

A aucun moment, dans cet entretien, Saâd Lamjarred n'évoquera ce qui s’est passé le jour où la police a débarqué à l’hôtel Mariott, la veille de son concert, pour l’emmener au commissariat. A aucun moment, il n’évoquera la plaignante, Laura Prioul, ni son accusation pour «viol aggravé». «Je ne sais pas quel dénouement aura cette histoire mais vous savez, je ne peux pas parler pour laisser la justice faire son travail en toute sérénité.»

Pour des raisons de respect du secret de l’instruction, ni Saâd Lamjarred ni le journaliste de VH n’ont pu réellement évoquer le dossier, les raisons de l'arrestation, la détention puis la libération, avec port de bracelet électronique, du chanteur.

«Je suis libre aujourd’hui et je n’ai plus de bracelet électronique. Cela veut dire que les choses commencent à rentrer dans l’ordre. Pour moi, c’est une nouvelle vie qui s’offre a moi», se contentera de dire Saâd Lamjarred.

L’auteur de Ghaltana est sûr que «la vérité éclatera et que tout le monde saura ce qu'il en est réellement». Selon lui, «la justice fait très bien son travail», de même que ses avocats. «Je reste confiant dans l’avenir», ajoute-t-il.

L’entretien évoque également le succès de son dernier morceau, Let Go. Ce titre, contrairement à ce que tout le monde croit, a été composé bien avant son passage par la case prison, «avec d’autres arrangements, une autre écriture musicale. Je n’imaginais pas un tel succès mais l’affaire y est pour beaucoup. Puis les gens ont vite fait le rapprochement avec mon passage en prison. Let go sonne comme le cri de quelqu’un qui veut prendre un nouveau départ. C’est dans la lignée de ce que je vis en ce moment.»

Saâd Lamjarred conclut d'ailleurs l’interview sur le succès de cette chanson qui dépasse les 90 millions de vues sur YouTube. «C’est sur le succès de Lmaalem et de Let go que je dois construire ma vie aujourd’hui».

Enfin, en réponse au questionnaire de Proust qui clôt les 20 pages du dossier qui lui sont consacrées, le chanteur avoue que son mot préféré est, sans surprise, Atih la3assir, qui ponctuent presque toutes ses publications sur les réseaux sociaux. Son acteur préféré, Robert De Niro; son plat préféré, rfissa et tanjia; son chanteur préféré, Bachir Abdou, son père…

Par Qods Chabaa
Le 16/11/2017 à 18h43