Les miliciens chiites houthis ont crié victoire lundi 4 décembre à Sana'a, la capitale yéménite, après plusieurs jours de combats contre leurs anciens alliés du Congrès général du peuple (CGP), partisans de l'ex-président Ali Abdallah Saleh. Ils ont également affirmé lundi que l'ex-président Ali Abdallah Saleh a été tué lors des combats. "Le ministère de l'Intérieur (contrôlé par les rebelles) annonce la fin de la milice de la trahison et la mort de son chef (Ali Abdallah Saleh) et d'un certain nombre de ses éléments criminels", a dit la chaîne de télévision des Houthis, Al-Massirah, en citant un communiqué.
Ali Abdallah Saleh, qui a dirigé le Yémen pendant 33 ans, semble ainsi payer le prix de son changement de position. Il s’était dit prêt samedi à "tourner la page" de ses relations conflictuelles avec l'Arabie saoudite, ce que les Houthis considèrent comme une trahison. Dans un discours dimanche soir, Saleh a annoncé formellement la fin de son alliance avec les Houthis et a promis de les combattre sans répit.
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Les miliciens houthis, soutenus par l'Iran, et le CGP s'étaient alliés en 2015 pour faire face à l'intervention militaire d'une coalition conduite par l'Arabie saoudite visant à rétablir au pouvoir le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, reconnu par la communauté internationale.
Selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), cité par l'agence Reuters, les affrontements dans la capitale ont fait au moins 125 morts et 238 blessés depuis mercredi. La coalition militaire menée par l'Arabie saoudite a demandé aux civils dans la capitale de s'éloigner des zones rebelles, a rapporté lundi la chaîne de télévision saoudienne Al-Ekhbariya. Cela pourrait signifier une prochaine intensification des raids aériens sur Sana'a.
Le président Abd Rabbo Mansour Hadi a ordonné lundi à ses troupes de reprendre la ville avec le soutien de la coalition menée par l'Arabie saoudite.