Vidéo. Narguant la police dans un clip, un baron de haschich est, enfin, arrêté

Francisco Tejon.

Francisco Tejon. . DR

Un des narcotrafiquants les plus recherchés d'Espagne, qui avait nargué la police en apparaissant dans un vidéoclip de reggaeton, a été interpellé mercredi en Andalousie (sud), a indiqué un porte-parole de la police à l'AFP.

Le 17/10/2018 à 09h29

Francisco Tejon, dirigeant du clan des "castañas" (châtaignes), "a été arrêté aujourd'hui à La Linea de la Concepcion", dans la province de Cadix, frontalière du territoire britannique de Gibraltar, a affirmé ce porte-parole, en se refusant à donner plus de détails. Selon la police, ce trafiquant dirige le principal réseau de trafic de haschich d'Andalousie, avec son frère Antonio qui avait été arrêté en juin dans la même ville de La Linea.

A la fin 2016, les deux frères étaient parvenus à échapper à une opération contre leur organisation qui avait abouti à l'arrestation de 30 de ses membres présumés. Mais récemment, Francisco Tejon avait mis la police sur les nerfs en apparaissant, tout sourire, dans un vidéoclip d'un chanteur de reggaeton d'origine cubaine, appelé Clase-A.

On le voyait descendre d'une Bentley, se baigner dans une piscine pleine de femmes en bikini pour terminer dans une chambre où l'attendaient d'autres femmes.

Ce vidéoclip avait été mis en ligne sur les réseaux sociaux. Après la vive polémique qu'il avait suscité, le chanteur l'avait retiré de YouTube. Ce clip "démontre le manque de respect (des narcos) envers les forces de sécurité", avait alors dit à l'AFP José Encinas, de l'Association unifiée des Gardes civiles dans la province de Cadiz.

Cette province, qui a l'un des taux de chômage les plus élevés d'Espagne (26,86%), concentre 40% des saisies de stupéfiants en Espagne. Selon les syndicats de forces de l'ordre, une trentaine de gangs opèrent dans la zone appelée "Campo de Gibraltar". Les cargaisons de haschich arrivées en bateaux sont parfois déchargées en plein jour sur les plages et les trafiquants n'hésitent pas à s'attaquer frontalement aux policiers. Ces gangs emploient directement plus de 3.000 personnes, selon ces syndicats.

Le 17/10/2018 à 09h29