La vidéo a provoqué une onde de choc dans l'opinion publique algérienne et même à l'étranger. On y voit une petite fille d'à peine neuf mois, embarquée sur un bateau de fortune en provenance des côtés algériennes, qui fait route vers des cieux plus cléments sur la rive nord de la Méditerranée. Emmitouflé dans une veste rose, le bébé est dans les bras d'un jeune "harrag", vraisemblablement son père, dans une patera sur laquelle sont entassés une dizaine de jeunes. Postée sur YouTube mardi 7 novembre, la séquence a été vue près de 10 millions de fois, suscitant des réactions plus indignées les unes que les autres.
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Une image qui rappelle cruellement le sort d'Aylan, ce petit garçon syrien échoué sur une plage turque, à la différence près que le bébé algérien, embarqué à ses risques et périls et sans qu'il l'ait choisi, est inconnu pour l'heure.
Le sort de cette petite fille ne semble pas avoir ému le régime voisin mafieux, puisqu'aucune réaction officielle n'a jusqu'ici été exprimée par la présidence algérienne ou le gouvernement Ouyahia, encore moins par les partis algériens. Un silence qui en dit long sur l'embarras du régime, accusé à juste titre d'être la cause de l'hémorragie de jeunes livrés en pâture au désoeuvrement, sur fond de pillage de richesses dans un pays qui regorge d'énergies fossiles. À travers cette insoutenable image, on comprend que les pauvres jeunes "hittistes" algériens en soient arrivés au point de couper définitivement le pont avec leur pays en emmenant avec eux leurs enfants.