"On marchait et on parlait entre nous. D'un coup, une voiture a dépassé un camion de gendarmes et s'est arrêtée à sa hauteur", raconte à l'AFP Lazare, 16 ans, qui se trouvait avec ses amis sur les Champs-Élysées au moment où une voiture contenant une bonbonne de gaz et des armes a foncé sur un fourgon de gendarmes mobiles, ne faisant pas de blessé.
L'assaillant, âgé de 31 ans, est mort au cours de l'attaque.
Le jeune homme dit ensuite avoir entendu "un bruit" qui ne ressemblait pas à une explosion, "mais plutôt celui quand on allume un briquet à côté d'un déodorant en spray".
Puis il a vu "une fumée jaune" s'échapper des fenêtres de la voiture.
"Les policiers, avec un pied de biche, ont cassé les vitres. Ils ont sorti le conducteur, il était inconscient. Ils l'ont mis par terre. Mais ils ne l'ont pas frappé, il n'y a pas eu de coup de feu", continue-t-il, disant que "ça aurait pu être pire".
Alexandre, 51 ans, était assis sur un banc de l'avenue lorsqu'il a vu "des gens courir dans tous les sens, des touristes. Certains m'ont crié de partir, mais je n'ai pas bougé", dit-il en levant les bras en signe d'indifférence.
"Des fourgons de police ont descendu l'avenue en trombe", décrit Romain, un touriste de 26 ans originaire de Pau qui s'apprêtait à visiter l'Arc de Triomphe. "On nous a dit de ne pas bouger et de ne pas traverser l'avenue. Tout le monde était bloqué."
"Ça arrive"
Vers 18H00, deux heures après les faits, les magasins de la plus belle avenue du monde avaient repris une activité normale.
"On a tout de suite fermé le magasin. Et quarante minutes plus tard, c'était calme, on a rouvert", explique Abram, 40 ans, vigile au magasin Adidas situé sur la célèbre avenue.
Quelques mètres plus loin, un magasin de maroquinerie de luxe avait lui aussi rouvert, après avoir baissé son rideau de fer tout de suite après l'attaque, "par précaution", selon une des vendeuses.
Aux alentours de 18H00, la circulation avait repris partiellement sur l'avenue et dans les rues adjacentes.
"Ça arrive, on est habitués maintenant", dit simplement un employé d'une entreprise située sur cette artère touristique, symbole de la capitale française.
"Pas surpris", il rappelle qu'"il y a déjà eu un attentat un peu plus haut il n'y a pas longtemps", ajoute-t-il. Le 20 avril, Karim Cheurfi, un Français de 39 ans, avait tué un policier de 37 ans sur la célèbre avenue, et blessé deux de ses collègues ainsi qu'une passante allemande, avant d'être abattu.