Réfugiés et migrants: le rapport d’Amnesty qui accable Alger

Même les Subsahariens sont chassés d'Algérie sous prétexte d'être des "espions du sionisme". 

Même les Subsahariens sont chassés d'Algérie sous prétexte d'être des espions du sionisme.  . DR

Le traitement inapproprié infligé par les autorités algériennes aux réfugiés et aux migrants est largement dénoncé par Amnesty International. L’ONG dit n’avoir enregistré aucune amélioration de la situation des droits de l’Homme en Algérie.

Le 22/02/2018 à 12h28

Le rapport annuel d’Amnesty International, publié ce jeudi 22 février, n’est pas tendre avec Alger. Le traitement inapproprié, voire humiliant que font subir les autorités algériennes aux réfugiés et migrants est pointé du doigt.

«Emprisonnement arbitraire, restrictions injustifiées, poursuites judiciaires contre les membres d’une minorité religieuse, impunité pour les atteintes aux droits de l’Homme, procès inéquitables et expulsions massives de migrants…» Voilà en résumé les reproches faits au voisin de l’Est dans le rapport d’Amnesty et dont le site algérien tsa-algerie.com se fait l’écho ce jeudi matin

L’Algérie est décrite comme peu accueillante pour les réfugiés et les migrants. L’ONG rappelle l’affaire des réfugiés syriens bloqués entre les frontières de l’Algérie et celles du Maroc. «D’avril à juin, un groupe de 25 réfugiés syriens, dont 10 enfants, est resté bloqué dans la zone tampon entre le désert marocain et l’Algérie», souligne-t-elle.

On se souvient en effet que pas moins de treize familles syriennes étaient restées bloquées près de deux mois dans un no man's land situé à la frontière algéro-marocaine. Arrivés en Algérie, ces réfugiés se sont vus embarquer à bord de camions de l'armée et conduits de force vers la frontière algéro-marocaine. Puis, ces familles ont été autorisées sur instructions royales à entrer au Royaume du Maroc.

Un autre exemple illustre l’intolérance des autorités algériennes vis-à-vis des migrants. Cette fois, c’est sur une base ethnique que ces derniers ont fait l’objet de mauvais traitements. «Entre août et décembre, les autorités ont procédé, sur la base d’un profilage ethnique, à l’arrestation arbitraire et à l’expulsion forcée de plus de 6.500 migrants originaires de divers pays d’Afrique subsaharienne vers les Etats voisins du Niger et du Mali», souligne Amnesty International.

Par Abdelkader El-Aine
Le 22/02/2018 à 12h28