Lait contaminé: une plainte doit être déposée ce lundi contre Lactalis

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Un père de famille français accuse le groupe Lactalis d’avoir mal informé le public sur des laits infantiles contaminés par des salmonelles. Sa plainte intervient suite à la découverte de nouveaux lots venant s’ajouter à la liste initiale de 620 produits retirés du marché.

Le 18/12/2017 à 10h45

Après l'ajout de cinq nouveaux lots de lait en poudre à la liste initiale de 620 produits risquant une contamination par des salmonelles, un père de famille accuse le géant des produits laitiers d'avoir mal informé le grand public. Le Parquet de Paris doit être saisi ce lundi 18 décembre.

La liste des produits Lactalis potentiellement contaminés par des salmonelles s'est allongée ce week-end en France. Cinq nouveaux lots de lait infantile en poudre fabriqués par Lactalis ont été ajoutés samedi aux 620 produits qui figuraient dans la liste initiale publiée le 10 décembre. Le groupe a procédé au rappel de ces produits de la marque Pico Picogest, 1er, 2e. et 3e âge. Une information cruciale que Quentin Guillemain, père d'une petite fille de trois mois, reproche à Lactalis d'avoir voulu cacher. Il entend déposer plainte contre le groupe ce lundi.

L'ajout des cinq nouveaux lots de produits n'appartenant pas à la liste initiale a bien été confirmé à l'AFP par la direction de Lactalis et la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Mais les versions divergent ensuite. «Lactalis a procédé volontairement le 13 décembre au retrait-rappel de cinq nouveaux lots de produits de nutrition infantile produits sur son site de Craon.

Ces cinq lots n'apparaissaient pas dans les fichiers que nous avait transmis Lactalis le week-end dernier, fichiers sur le fondement desquels a été pris l'arrêté ministériel de retrait-rappel», a affirmé la DGCCRF. «Compte tenu de ces éléments, nous avons demandé à Lactalis de s'assurer de l'exhaustivité de la procédure de retrait-rappel et de nous adresser des informations consolidées», selon la Répression des fraudes.

De son côté, le groupe Lactalis se défend d'avoir voulu dissimuler l'information. «Les cinq lots faisaient partie de la liste officielle que l'on avait transmise à la DGCCRF. Ils ont été effectivement omis dans l'arrêté ministériel du 10 décembre. C'est pour ça qu'on a renvoyé ces éléments-là à l'ensemble des 21.000 pharmaciens et grossistes. Cela a été recorrigé le 12 décembre», a-t-il indiqué. «Ce ne sont pas des nouveaux lots, ce sont des lots qui étaient déjà concernés dans la période», a ajouté Lactalis. Dimanche 10 décembre, le ministère de l'Économie et des finances avait publié une liste de 620 lots faisant l'objet d'un rappel, en France et à l'étranger, soit près de 7.000 tonnes de produits. 

Quentin Guillemain a indiqué à l'AFP avoir découvert l'existence de ces cinq lots «via un document de l'ordre des pharmaciens transmis par une mère et comportant cinq références qui ne figuraient pas dans les listes mises à disposition par Bercy et Lactalis». «Le grand public n'était pas informé du danger potentiel de ces cinq lots, ce qui est inquiétant et désastreux en termes d'information. Je vais déposer plainte lundi auprès du Parquet de Paris pour mise en danger de la vie d'autrui et non-assistance à personne en danger contre Lactalis et la pharmacie» où le lait a été acheté, a-t-il précisé. Il s'agira de la première plainte dans cette affaire. 

Le 18/12/2017 à 10h45