Pour Maryam Ramadan, la fille de l’islamologue suisse incarcéré depuis trois mois dans le cadre d’une enquête pour viols en France, son père est victime d’injustice. Alors que Tariq Ramdan a contesté ce mardi 22 mai le refus de sa remise en liberté invoquant son état de santé, et dénonçant les incohérences de ses accusatrices, sa fille aînée s’est exprimée pour la première fois dans une interview au journal suisse Le Temps.
Selon elle, Tariq Ramadan, qui souffre d'une sclérose en plaques, va mal et son état de santé se détériore tous les jours. Il a beaucoup maigri et doit s'aider d'un déambulateur pour se déplacer, explique-t-elle. Il a de constants et violents maux de tête, et la prise de médicaments le laisse vaseux, ajoute-t-elle.
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Maryam Ramadan explique que son père, placé en total isolement a le sentiment de «vivre une profonde injustice». «Chaque fois qu’il va prendre une douche, personne ne doit se trouver dans les couloirs. Pareil pour la promenade», raconte-t-elle. La jeune femme poursuit que la plupart du temps, l'islamologue passe entre 23h30 et 24 heures par jour dans sa cellule. «Cela s’apparente à une torture psychologique».
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Malgré toutes les accusations dont son père fait l'objet, la fille aînée de Tariq Ramadan le défend bec et ongles: «Mon père n’a jamais rien fait de répréhensible pour qu’on puisse un jour imaginer lui rendre visite dans une prison. Je ressens une grande injustice», souligne-t-elle dans cette interview. Pour elle, son père ne bénéficie même pas de la présomption d'innocence alors que ses accusatrices bénéficient elles d'une présomption de sincérité.
Maryam Ramadan considère qu'on fait surtout à Tariq Ramadan un procès de moralité, notamment en ce qui concerne l'infidélité vis-à-vis de son épouse. «C’est une question qui ne regarde que mon père et ma mère. Et supposons qu'il ait fauté, il est un être humain comme nous tous», remarque-t-elle.