Manal al-Sharif, qui a dirigé le mouvement de protestation "Women2Drive", avait été emprisonnée pendant neuf jours en mai 2011 pour avoir mis en ligne une vidéo où on la voyait conduire dans la ville de Khobar, dans l'est de l'Arabie saoudite.
Mardi, le roi Salmane a ordonné la délivrance de permis de conduire "indifféremment aux hommes et aux femmes", selon un décret qui a résonné comme un séisme dans le royaume, seul pays du monde où les femmes n'avaient pas le droit de conduire.
Cette mesure, qui doit entrer en vigueur en juin, porte l'empreinte du prince héritier Mohammed ben Salmane, 32 ans, architecte d'un vaste programme de réformes économiques et sociales baptisé "Vision 2030".
"C'est un jour vraiment historique", a déclaré au journal The Australian Manal al-Sharif, qui était partie s'installer en Australie à sa sortie de prison. "Je vais être honnête: je viens juste de pleurer. Il y avait des rumeurs mais vous n'osez jamais y croire".
"Je vais rentrer, je vais conduire, légalement!", s'est-elle réjouie.
"Ma voiture est toujours là-bas, celle que j'ai conduite. J'avais refusé de m'en débarrasser. Ma famille me l'a gardée. Je vais la conduire, mais légalement cette fois", a ajouté Mme Al-Sharif.
Human Rights Watch s'est également félicitée de la levée de l'interdiction "de longue date" qui empêchait les femmes de conduire en Arabie saoudite.
Il s'agit d'une "victoire majeure pour les femmes saoudiennes qui ont oeuvré courageusement pendant des décennies pour affronter une discrimination systématique", a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice pour le Moyen-Orient de cette ONG.
"Maintenant, les autorités saoudiennes devraient garantir que les femmes sont autorisées à conduire sur la même base que les hommes", a-t-elle ajouté.