La date limite pour l’accomplissement de la procédure de préinscription avait été fixée au 1er février pour les étudiants étrangers issus de la majorité des pays (au nombre de 42) relevant de la plateforme gérée par le ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères.
Des chiffres provisoires 2019 révélés par Campus France font état du dépôt de 28.294 dossiers, soit 10% de moins qu'à la même période de l'an dernier.
Cette baisse intervient dans un contexte marqué par la décision annoncée en novembre dernier par le gouvernement français d’augmenter les frais d'inscription pour les étudiants hors-UE, qui passent de 170 à 2770 euros en licence, et de 243 à 3770 euros en master (le même montant en doctorat) pour à la rentrée 2019.
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Tout en décrétant cette augmentation, l’exécutif français a assuré vouloir attirer davantage d'étudiants internationaux en améliorant la politique des visas et en offrant davantage de bourses, notamment à ceux venus du Maghreb et de l'Afrique francophone.
La hausse des frais d’inscription n’a pas empêché de relever une progression des demandes de préinscription émanant de certains pays comme le Sénégal (+11,34%), le Mali (+5,66%), le Bénin (+8,21%), la Russie (+8,95%) et la Chine (+8,62%).
A l’opposé, d'autres pays enregistrent une baisse sensible des demandes comme l'Algérie (-22,95%), le Vietnam (-19,72%), la Tunisie (-16,18%), le Maroc (-15,5%), la Côte d'Ivoire (-10,39%) et la Turquie (-6,62%).
L'année dernière, sur 31.532 dossiers déposés, seuls 8.379 avaient été acceptés en première année de licence à l'issue du processus de sélection effectué par les établissements.
Plusieurs universités françaises, dont Clermont-Auvergne et Lumière Lyon 2, ont annoncé récemment leur refus d’appliquer la hausse controversée des frais d'inscription pour les étudiants hors-UE.
Elles ont ainsi exprimé leur intention d’exonérer à la rentrée universitaire 2019/2020 l'ensemble des étudiants étrangers de ces frais complémentaires et de leur appliquer uniquement les droits en vigueur pour l'ensemble des étudiants français. «Si l'amélioration de l'accueil des étudiants étrangers est évidemment une nécessité», avait souligné notamment l’université Lumière Lyon 2, l'augmentation des droits d'inscription, a-t-elle estimé, «ne paraît ni pertinente, ni juste car elle concerne des étudiants parmi les plus fragiles et bat en brèche le principe d'égalité de traitement entre usagers du service public».
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Dans une Tribune publiée par le Journal du Dimanche (JDD), de nombreuses personnalités ont exhorté le gouvernement français à revenir sur sa décision d'augmenter les droits d’inscription pour les étudiants non communautaires.
«A y regarder de plus près, c’est un mur de l’argent que le gouvernement est en train de construire contre les étudiants étrangers», ont-elles dénoncé.
«Présentée comme une mesure d'+équité solidaire+, cette augmentation des droits, qui ne semblent pas en l'état du projet indexés sur les revenus des parents, menace d'abord les étudiants les moins fortunés», ont critiqué ces personnalités parmi lesquelles Isabelle Adjani, Juliette Binoche, Aurélien Barrau, Cédric Klapisch, Lilian Thuram…
Selon les signataires de cette Tribune, cette «sélection selon la richesse et l'origine géographique» est «insupportable». Il s’agit d’un «coup porté à la francophonie comme institution et à la solidarité que nous devons aux autres pays de cet espace linguistique», ont-ils considéré en exhortant le gouvernement à «retirer cette mesure et à ouvrir un débat national sur le financement des universités».