Guinée: la grève générale paralyse l’économie

Une grève très largement suivie.

Une grève très largement suivie. . DR

La grève générale illimitée lancée par la Confédération générale des travailleurs de Guinée (CNTG) et l’Union syndicale des travailleurs de Guinée (USTG) est entrée dans son second jour sans que les parties ne puissent trouver un consensus. Plusieurs secteurs névralgiques sont affectés.

Le 16/02/2016 à 15h32

Ce mardi 16 février, la circulation était toujours paralysée sur certains grands axes routiers de Conakry. A Kaloum, centre des affaires de la capitale guinéenne, les ministères et les bureaux de privés étaient ouverts, mais les travailleurs étaient aux abonnés absents.

Le syndicat quant à lui a menacé de durcir la grève. Une menace qui apparait comme la réponse à l’impossibilité pour le gouvernement d’engager un dialogue franc avec les grévistes depuis le début du mouvement.

«Si les négociations ne reprennent pas, nous allons durcir le ton à partir de demain en suspendant les services minimums dans les aéroports et au port de Conakry», a signifié Mamadou Mansaré, Porte-parole des syndicalistes joint par Le360.

Nous rappelons qu’en plus de la réduction du prix du carburant à la pompe, les syndicats guinéens exigent une revalorisation du régime des pensions de retraite, les négociations des conventions collectives par branche dont la presse, l’indemnité de départ à la retraite et la suppression des barrages routiers non conventionnels.

Fort du soutien des banques et de l’écrasante majorité des travailleurs des secteurs public, privé et mixte dans un premier temps, les deux mouvements syndicaux ont obtenu depuis ce matin, l’adhésion des employés des compagnies minières.

Ils se réjouissent de l’arrêt partiel des opérations à la Compagnie des Bauxites de Guinée, le premier producteur mondial de bauxite, à la Société aurifère de Guinée ainsi qu’à la Société minière de Dinguiraye, deux compagnies qui exploitent de l’or. «Il n’est pas question de suspendre la grève sans obtenir un accord sur ces points», a poursuivi Mansaré.

Par son Porte-parole Albert Damatang Camara, le gouvernement a invité lundi, par voie de presse, les centrales syndicales à comprendre que l’Etat a réalisé un déficit budgétaire considérable en 2015 en raison d’Ebola et du contexte économique morose.

La CNTG et l’USTG balaient cet argument d’un revers de la main, citant pour exemple «la Sierra Leone, un autre pays ayant été frappé par Ebola, mais qui n’a pas manqué de baisser le prix de l’essence».

Par Ougna Elie Camara
Le 16/02/2016 à 15h32